Voici quelques extraits de l’entretien donné par Bruno Retailleau dans Valeurs Actuelles, et qui agite la sphère médiatique au coeur de l’été :
Vous avez été élu président des Républicains après une victoire écrasante. Pourtant, l’organigramme comporte de vieux chevaux de retour. La rupture dans le pays ne commence-t-elle pas dans son propre parti ?
Demain, il faudra rassembler les Français. Cela commence par rassembler sa propre famille politique. La faiblesse de la droite, c’est vrai, venait de sa cacophonie. Depuis le ralliement d’Éric Ciotti à Marine Le Pen, il y a un an, le parti s’est mis totalement à l’arrêt. J’ai trouvé un parti en catalepsie. J’ai composé une équipe dirigeante resserrée, profondément renouvelée. Il faut encore tout remodeler ; ce travail prendra quelques mois, jusqu’à la rentrée.
Jean-François Copé, qui plaide pour une alliance avec le centre, Florence Portelli, qui dénonce votre plan sur l’énergie… Cela ressemble un peu à de la cacophonie, non ?
Je vous rassure : il n’y aura qu’une seule ligne, assumée. Si certains cadres venaient à entretenir la polyphonie pour pousser un petit cri existentiel et jouer leur propre partition, ils n’auront alors plus leur place dans l’équipe dirigeante. […]
Laurent Wauquiez dit vouloir rassembler la droite « de Gérald Darmanin à Sarah Knafo ». Reprenez-vous ce désir à votre compte ?
On ne rassemble pas par le haut mais par le bas. Je plaide pour l’union des électeurs de droite, pas pour “l’union des droites” en laquelle je ne crois absolument pas. La politique des petits accords partisans, je n’y crois pas. En revanche, pour l’emporter en 2027, nous devrons nécessairement réussir à convaincre tous les patriotes sincères, partis vers le Rassemblement national ou Emmanuel Macron à travers un projet de rupture.
Vous assumez vous inspirer de Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l’Intérieur. Et en tant que chef de la droite ?
La campagne de 2007 restera comme la plus belle campagne menée par la droite depuis une trentaine d’années. C’était une politique de rupture assumée, sans considération de catégories sociales ou d’étiquettes politiques. Il s’est adressé directement au peuple français. Et il l’a séduit.
Comment expliquez-vous l’échec qui a suivi ?
La conquête du pouvoir est une chose. L’exercice du pouvoir en est une autre. Pendant la campagne de François Fillon, nous avions préparé l’action que nous mènerions en cas de victoire, semaine après semaine. Un mandat se joue dans les six à huit premiers mois. Il faut être prêt dès l’arrivée au pouvoir. Sans se disperser, avec une demi-douzaine de priorités. En agissant sur les trois leviers qu’offre la Constitution : la loi ordinaire et les règlements, les ordonnances et le référendum. […]
Pourtant, Marine Le Pen se montre sévère à l’égard de votre bilan. Comment jugez-vous l’offensive du RN à votre encontre ?
Comme on dit chez moi, en Vendée : “Il vaut mieux faire envie que pitié.” Je suis devenu à la fois l’obsession de La France insoumise [LFI]et du Rassemblement national. C’est une bonne nouvelle. Si mon action trouve un écho dans une partie de l’électorat RN, c’est parce que les Français comprennent qu’on n’efface pas un demi-siècle de laxisme avec des postures politiciennes, en claquant des doigts, en changeant constamment de programme et en postant des photos sur TikTok, comme le font Jordan Bardella et Marine Le Pen. On peut me reprocher beaucoup de choses, mais certainement pas une absence de constance et de cohérence.
Pourquoi, selon vous, Marine Le Pen refuse-t-elle de se dire de droite, alors même qu’une majorité de son électorat se reconnaît dans cette étiquette ?
Parce qu’elle ne l’est pas, tout simplement. Marine Le Pen possède un hémisphère de gauche. Son programme économique est socialiste. Son groupe parlementaire s’est opposé à la réforme que je portais pour instaurer une contrepartie d’activité au RSA. Et le RN persiste dans son opposition à la réforme des retraites, malgré l’état de notre système par répartition. Avec LFI, il forme le cartel du déni. Il refuse de voir la réalité en face. […]
Si les élections municipales donnaient lieu à des seconds tours RN/LFI, pour qui appelleriez-vous à voter ?
Pour éviter cela, j’appelle déjà à voter pour nos candidats de la droite ! Mais LFI est pour moi la première et la pire menace politique. Nous devons, d’une manière générale, assumer un cordon sanitaire contre La France insoumise. Grenoble, Nantes, Lyon, Strasbourg, Tours… dans toutes ces municipalités emportées par l’alliance des gauches, il faut que la droite soit au cœur d’un bataillon de choc le plus élargi possible. Nous ne pourrons pas gagner seuls. […]
C’est un peu contradictoire… “Nous ne pourrons pas gagner seuls” c’est croire en l’union des droites.
Foudras
Ben voyons! Votez pour moi et moi pas pour vous!
Quand on a nommé une ancienne de SOS racisme à je ne sais quel poste d’importance et qu’on fait le castor depuis 40 ans, on ne la ramène pas!
Fernand-SergeDujardin
Il faut un programme commun des droites prenant en compte ce qui les rassemble en mettant de côté ce qui les divise.
HG
Il va faire…..
Il souhaite mettre en place…..
Il va interdire……
Il aimerait décréter…
Il déclare…..
……mais il ne fait rien, absolument rien.
Laguérie
Contrairement à ce que dit Bruno Retailleau, l’unité se fait par le haut, pas par le bas. Et s’il pense ce qu’il dit, c’est que, politiquement parlant, il est un piètre penseur. Par le haut, s’entend le haut de la pensée, à l’opposé du bas des combines. Ses formules relèvent de ces dernières. Finalement pas loin du ” en même temps ” macroniste “. Si par malheur Bruno Retailleau devait succéder à Macron, alors ce n’en serait pas fini du macronisme.
Armel
Je cite Bruno RETAILLEAU : “il n’y aura qu’une seule ligne, assumée. Si certains cadres venaient à entretenir la polyphonie pour pousser un petit cri existentiel et jouer leur propre partition, ils n’auront alors plus leur place dans l’équipe dirigeante.”
Le même homme est ministre de l’Intérieur d’un gouvernement qu’il tente de démolir avec ses propres petits cris existentiels.
A défaut de pointer une énième contradiction, il devient intéressant de s’attarder sur les électeurs qui font confiance à cet homme plein de contradictions. Car il n’existerait déjà plus si les électeurs s’en rendaient compte.
ModTrebuig
C’est trop facile de vouloir les voix des autres droites et ne pas appliquer la réciproque. Affirmer ne pas croire à l’union des droites est une manière hypocrite de dire ne pas la vouloir.
Foudras
C’est l’éternel mirage que ” la droite ” s’invente: Chirac, Balladur, Sarkozy, Fillon, Retailleau…
Et ça fait toujours pschhhhiiitttt!