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"Le 9 décembre 2014, Serge Lazarevic a foulé le sol français après plusieurs années passées en captivité dans les geôles d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), au cœur du Mali. Avion, médias, président de la République… Un accueil flamboyant pour le dernier de la longe liste des otages français retenus à l'étranger.
Sept mois plus tard, l’effervescence des retrouvailles avec son pays est retombée, mais les traumatismes demeurent. Dans une longue interview accordée à France Info, Serge Lazarevic explique son difficile retour à la réalité de la vie. Les blessures à l’âme sont profondes, la cicatrisation longue et douloureuse.
"Depuis que je suis arrivé, je n’ai aucune aide de personne. J’ai été abandonné, je suis un SDF de la République française. Je considère que j’étais mieux au Mali car même si on souffre, même si on est torturé et qu’on est esclave, l’esprit comprend mieux, car il y a une explication. Au Mali, ils prennent des otages et c’est une guerre contre la France. Ici, je ne sais pas pourquoi je suis là. Je cherche. Je ne me considère pas comme un héros mais je ne comprends pas ce qu’on fait avec moi depuis que je suis rentré. Ce que l’on veut faire avec moi. Et j’ai l’impression d’être invisible depuis que je suis arrivé".
Depuis son retour, cet ancien chef de chantier vit dans un minuscule appartement de 9 mètres carrés en Seine-Saint-Denis. Victime de problèmes physiques, notamment de vertiges, mais aussi psychologiques, il n’est pas actuellement en état de reprendre une activité professionnelle, et se heurte de ce fait à de vraies difficultés pour trouver un logement décent.
"Si je veux louer une maison, on me demande des déclarations d’impôts, si je vais dans une agence immobilière on me demande des fiches de paie et mes revenus. Pourtant, je leur ai donné des papiers du Quai d’Orsay qui disent que j’étais otage. Depuis 2011. Donc ils devraient le savoir, mais ils ne font pas attention au dossier". […]"