De Guy Rouvrais dans Présent :
"Finalement, Jean-Claude Junker, président de la Commission de Bruxelles, fait son mea culpa. Devant le Conseil de l’Europe, il a expliqué que la défiance des peuples à l’égard de l’Union européenne tient au fait qu’elle souffre d’un « vice de construction. » Bigre ! Ce n’est pas rien, un tel vice ! Cela fait une vingtaine d’années que Junker gravite à des postes divers dans la machine bruxelloise et ce n’est que maintenant qu’il s’aperçoit que quelque chose ne tourne pas rond. C’est l’hostilité des citoyens dont chaque scrutin témoigne qui conduit à ce mea culpa, mais il arrive comme les carabiniers, le mal est fait et ce ne sont pas ceux qui ont conduit l’Europe à la faillite, tel le président de la Commission, qui peuvent l’en sortir.
Quel est le vice ? « Nous interférons dans trop de domaines de la vie privée, nous ne respectons pas assez le principe de subsidiarité », confesse Jean-Claude Junker. Excusez du peu ! Car, enfin, le principe de subsidiarité figure en préambule de tous les traités européens et ce n’est qu’à cette condition que les Etats ont accepté d’abandonner une part de leur souveraineté. Voilà qu’on nous dit que les eurocrates se sont assis dessus ! Et Junker prend conscience maintenant de ce que l’homme de la rue constate avec colère tous les jours : Bruxelles se mêle de ce qui ne la regarde pas et témoigne de son impuissance pour ce qui en relève. Imbattables pour pondre des directives kilométriques sur le calibre des olives et la courbure optimale des cornichons, nos européistes, en revanche, sont incapables de protéger les frontières de l’Union. […]"