Dans cet entretien, Jean-Frédéric Poisson aborde l'écologie et démontre encore une fois qu'il s'inscrit pleinement dans la Doctrine sociale de l'Eglise sur un sujet trop souvent récupéré et instrumentalisé.
Vous parlez dans votre programme de « déséquilibres écologiques », sans y revenir plus tard. A quels déséquilibres pensez-vous, quelles en sont les causes et comment les réguler ?
Nous constatons aujourd’hui que nous sommes entrés dans une ère nouvelle où, par son action, l’homme est devenu capable d’influencer le cours de l’histoire naturelle. Ce n’est pas d’abord pour la planète que je m’inquiète, mais pour les conditions nécessaires à l’homme pour vivre conformément à ses besoins. Je crois que la cause fondamentale de ce phénomène est liée au refus des limites auquel nous faisions référence précédemment. Nous devons changer radicalement notre manière voir le monde. Cela se joue notamment dans la consommation, qui est devenu le mode quasi exclusif de rapport au monde et aux autres.
Avez-vous lu l’encyclique Laudato’ Si ? Qu’en avez-vous retenu ?
Bien sûr ! Je pense d’ailleurs avoir lu toutes les encycliques, qu’elles soient théologales ou sociales. Elles sont pour moi une grande source d’inspiration.
Ce qui m’a particulièrement intéressé dans Laudato’ Si, c’est la question de la frugalité, c’est-à-dire notre rapport à la consommation des biens matériels, qu’ils soient naturels ou artificiels. Le problème de l’homme contemporain, c’est le consumérisme ! L’homme n’a plus avec le monde un rapport de service mais un rapport de consommation ! Y compris avec les autres personnes. Nous sommes face à un problème majeur d’attitude intérieure par rapport au monde qu’il s’agit de modifier. Le politique peut bien sûr aider pour opérer ce changement – et même il doit le faire -, mais ce ne sont pas les lois seules qui vont le faire, mais l’éducation, la prise de conscience collective, la culture partagée… C’est cette éducation à la frugalité qu’il nous faut engager pour faire face à la crise écologique.
Tous vos adversaires dans cette primaire parlent sans cesse de relancer la croissance, quand le Pape François appelle dans Laudato’ Si à « une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties ». Le terme « décroissance » vous parle-t-il ?
Face au défi écologique, la « croissance verte » ne suffit pas. Il faut changer de paradigme. Je défends un modèle économique tourné résolument vers l’emploi, le respect du travailleur, les circuits courts et la qualité des produits. C’est dans cette perspective que je suis résolument opposé à la signature du traité de libre-échange TAFTA.
Quel regard portez-vous sur la politique menée ces dernières années en matière d’écologie ?
Je pense que c’est révélateur d’une prise de conscience générale des risques que nous encourons collectivement. Néanmoins, encore une fois on ne peut pas demander à la politique de régler un problème aussi profond que celui de notre rapport au monde. Il s’agit bien plutôt d’entrer collectivement dans un nouveau paradigme dans lequel on cesserait de voir la nature – et j’entends par là autant les questions environnementales que les questions ontologiques – comme un décor malléable que les hommes pourraient faire évoluer sans qu’il y ait de conséquence pour eux. Ce que nous apprend la crise écologique, c’est à cesser de penser le monde sous un rapport de domination utilitariste. C’est un travail de longue haleine dans lequel l’éducation et la culture ont un rôle majeur à jouer (…)"
Ce développement rassurera sans doute certains esprits chagrins qui s'étaient permis de tirer des conclusions hâtives d'une simple phrase prononcée en meeting où Jean-Frédéric Poisson expliquait pourquoi il donnerait une prééminence à la famille sur l'environnement…
Godefroid de Couillons
Les hommes politiques style Hollande Fillon Juppé etc..avec leurs sempiternelles invocations à la déesse Croissance ressemblent à des sauvages en pagne en train de danser autour d’un totem pour demander la pluie aux divinités courroucées.
cad
une publication destinée aux professions de la santé (egora du groupe global media santé)dévoile les programmes(peu crédibles peu originaux)des candidats à la primaire de droite sauf…j.f POISSON : “nous n’avons pas retenu la candidature de jean frédéric POISSON “!!!
Irishman
pour paraphraser un politique célèbre (Clemenceau), il faut dire : l’écologie est trop importante pour être confiée aux écologistes…
Et votez JF Poisson dimanche prochain !
Didier
Les journalistes posent des questions qui ne font que noyer le “poisson”. Et c’est intentionnel.
Mercredi soir, Poisson a décidé de partir du plateau. L’une des questions était sur les sondages, comme-ci cela avait une importance ! Et de plus, on a vu avec le Brexit, puis les élections américaines, que les sondages ne valaient pas grand chose mais étaient un outil de manipulation/
https://www.youtube.com/watch?v=thYhLUvu1X4
Clovis
Merci de nous apporter ces précisions. De nos jours les gens ne savent plus réfléchir cad essayer de comprendre ce que l’autre dit avant de le critiquer. Grâce à vous beaucoup sont éclairés là-dessus.
Exupéry
Et au delà du consumérisme, la racine du problème réside dans la dictature du “principe du plaisir”, le fameux “jouissons sans entrave” fruit de ladite “libération”, surtout sexuelle, de Mai 68.
Cette dictature entraîne le repli sur soi (subjectivisme, narcissisme), et sur l’immédiat avec incapacité de gérer tout ce qui à trait au long terme : les engagements (flop du mariage et de la famille), les risques (islamisation), et à fortiori l’eschatologie (bof, tous sauvés!).
Cette addiction induit aussi une incapacité à hiérarchiser les valeurs et à unifier la personne, laquelle – comme le constate la psychologie sociale… et certains confesseurs ! – est de plus en plus constituée d’attitudes et d’opinions dont le sujet ne saisit même plus qu’elles sont contradictoires !
Pour revenir à la politique, ce collapsus général à des conséquences catastrophiques, principalement:
– La répugnance à l’effort et à l’accomplissement des devoirs.
– La revendication de “droits” illusoires.
– L’intolérance à la frustration, source d’aigreur, de déprime, de violences.
– Enfin, l’incapacité à hiérarchiser les urgences dans un contexte croissant de déni de réalité, au nom d’idéologies et de “morales” laïcises, proliférant sur les aires sociétales “expurgées” du christianisme en général et du catholicisme en particulier.
ohlala
“la maison commune”, le titre me désole !!
il faut rechercher des modes de vie permettant l’épanouissement des enfants et des plus fragiles! le consumérisme est le moyen pour nos élites de formater nos esprits et nous manipuler!
tant que nous pensons à nos besoins ou nos caprices nous ne les interpellons pas, trop d’électeurs jugent les candidats sur leur projets économiques alors que les différence entre les candidats sont des détails ils sont tous des mondialistes à 1 exception
Marie-Inès
L’homme moderne tellement conditionné par la télévision et maintenant internet se crée beaucoup de besoins matèriels inutiles.
Benoít XVI parlait “des ámes vides”, Dieu n’existe plus et cet amour insensé de la consommation, la destruction des relations humaines et amicales en sont le triste reflet.
Bon courage Monsieur Poisson, que Dieu vous garde!
lève-toi
NON le problème n’est pas le consumérime, mais l’APOSTASIE
stanescu
dommage que vous n’ayez pas mis les pieds dans le plat hier soir avec l encyclique et son message ecologiste! qu aviez vous a perdre? au contraire ! de toute façon aucun espor pour vous de gagner la primaire