Jean-Jacques Aillagon, président du domaine de Versailles, a indiqué que Versailles doit
"rester un lieu culturel vivant et ne pas être plongé dans le formol. La stratégie culturelle des grands lieux du patrimoine est un vrai débat. Mais autant ce débat est légitime et intéressant, autant la polémique déclenchée par certains groupuscules est terrifiante car elle repose sur des préjugés et de l’intimidation".
Sic. Mais y a-t-il eu débat ? Quant aux groupuscules, on se sait pas trop qui est visé. Peut-être est-ce pour intimider la Fondation du patrimoine, Edouard de Royère, son président d’honneur, qui a fait publiquement part de ses réserves ? Et dire que Versailles est plongé dans le formol relève très certainement d’un préjugé.
De toute façon, une manifestation est organisée demain matin, mercredi 10 septembre à 8h30 aux pieds de la grille du château, place d’armes.
jp
Aillagon fait partie de cette classe de bobos,mélange monstrueux de mauvais goût et de mauvais fric,et qui se distingue essentiellement, outre son âpreté au gain, par un insupportable mépris pour tous ceux qui ne font pas partie du cénacle…
Il me fait penser ( et pour d’autres raisons aussi d’ailleurs…) à cet ersatz de ministre de la culture que nous avons eu récemment, l’inénarrable Donnedieu de Vabres!!!
Jean
“Groupuscules”… Et voilà une reductio ad hitlerum par les défenseurs de l’art dégénéré ! Toujours les mêmes policiers de la pensée et ensuite ils se posent en victimes. Quel résistant et esthète d’opérette cet Aillagon!
Philippe
Avec ces oeuvres, c’est plutôt dans le difforme qu’est plongé Versailles. Ces oeuvres ne méritent même pas le formol pour les conserver.
Roland
Au-delà de la discussion culturelle autour de l’artiste, Henri de Lesquen, dans son libre journal d’hier soir sur Radio Courtoisie, a largement expliqué le conflit d’intérêt scandaleux dans cette affaire.
Jean-Jacques Aillagon, ancien conseiller de François Pinault, président du groupe Artemis, devenu l’administrateur délégué et Directeur du Palazzo Grassi à Venise (propriété du même François Pinault), est actuellement l’administrateur du château de Versailles qui organise cette exposition. Les commissaires de l’exposition sont Laurent Lebon et Elena Geuna. Or Cette dernière est salariée de François Pinault!
Il y a donc manifestement un conflit d’intérêt dans cette exposition.
On sait comment fonctionne le marché de l’art moderne fondé essentiellement sur la spéculation. L’exposition d’une œuvre dans de grandes manifestations publiques étant le plus sur moyen d’assurer la cote d’un artiste. François Pinault, grâce à Jean-Jacques Aillagon et Elena Geuna, peut ainsi faire monter la cote de Jeff Koons et donner de la valeur son investissement placé dans sa collection, mais encore valoriser certaines pièces de cette collection puisque ce sont elles qui seront exposées à Versailles! Pour rappel, un des cinq diamants géants faits de métal chromé (bleu, rouge, rose, vert et jaune) a atteint une somme colossale. Le diamant bleu s’est vendu 12 millions de dollars chez Christie’s en novembre 2007. “Hanging heart”, un coeur lourd de 1600 kilo et haut de 2,7 mètres, s’est vendu 23.6 millions de dollars chez Sotheby’s en novembre 2007.
Jean-Jacques Aillagon tente de se justifier comme il peut, quitte à frôler le ridicule et en tentant de reporter le débat sur d’autres, en expliquant que “Versailles doit rester un lieu culturel vivant et ne pas être plongé dans le formol. La stratégie culturelle des grands lieux du patrimoine est un vrai débat. Mais autant ce débat est légitime et intéressant, autant la polémique déclenchée par certains groupuscules est terrifiante car elle repose sur des préjugés et de l’intimidation” (sic).
Ses justifications intellectuelles sont toujours aussi fumeuses quand il note un écho entre l’esprit de Versailles et les oeuvres de Koons; Versailles, dans son exubérance décorative, est baroque et le baroque du XVIIe siècle est le pop art d’aujourd’hui, il fait surtout preuve une terrible méconnaissance de l’esprit baroque et surtout une méconnaissance des origines de la création à Versailles. Le Pop Art n’est pas le Baroque. Derrière le baroque, c’est toute une culture et une intellectualisation du monde du XVIIe siècle qui prend corps. Comparer ainsi ces deux formes artistiques sur un pied d’égalité est encore aussi crétin que de justifier comme il le fait de la présence du plasticien dans les lieux au prétexte que Louis XIV est présent dans l’œuvre de l’artiste.
Toujours dans la même veine des justifications fallacieuses, Catherine-Alice Palagret écrit “Pour les prochains événements pourquoi ne pas inviter le canard géant d’Hoffman à venir barboter dans le bassin de Neptune. L’araignée de Louise Bourgeois pourrait se tapir dans le bosquet du Dauphin et la pomme à demi-croquée de Oldenburg reposer sur le tapis vert. Que Versailles retrouve le joyeux délire des fêtes de Louis XIV! Le Roi-Soleil aimait les divertissements baroques, les décors grandioses et éphémères, les déguisements absurdes. Il aimait éblouir et surprendre la cour. Peut-être aurait-il aimé l’extravagance de Jeff Koons.” Là encore, c’est faire preuve d’une totale ignorance de ce que fut l’esprit baroque à Versailles et de l’homme que fut Louis XIV!. Ce ne sont pas les conservateurs de Versailles ni Vincent Beurtheret (patron d’un Libre Journal sur Radio Courtoisie et spécialiste de Versailles) qui affirmeront le contraire.
Trop heureux des perspectives de collusions possibles, François Pinault disait à Jean-Jacques Aillaigon en juin dernier “Avec tous les jardiniers que vous avez, vous allez pouvoir exposer mon Split-Rocker !” une des 17 pièces qui sera présentée. La seule a être exposée en extérieur pour des raisons de taille évidente.
Pour finir le tableau de cette magnifique exposition est payante (de 10 à 13,5 €) puisque les pièces sont réparties dans les Grands Appartements et le Petit Parc. M. Aillagon promet une visite “très tonique pour le regard et stimulante pour l’intelligence”.
Une seule chose est sûre, s’il existe bien un aspect tonique et stimulant entre le travail de Jeff Koons et François Pinault, c’est sans doute le même aspect tonique et stimulant qui existe entre François Pinault et N. Sarkozy : l’amour du clinquant et une présidence “Bling-Bling”.
jp
Merci, Roland pour cet exposé clair,précis et édifiant sur les us et coutumes de ce monde…
Joe
Et si on louait le palais de l’Elysée pour ces soi-disant oeuvres d’art…
cela rembourserait un peu les contribuables des frais de fonctionnement du “régent” qui occupe peu les lieux ?
furgole
Monsieur Aillagon est l’un de ces conservateurs incompétents qui, ne ressentant aucun affinité avec les oeuvres dont il a la charge, est obligé de les revêtir d’oripeaux grotesques, de les transformer en clowneries, pour amuser les incultes, les ignares et les nouveaux riches qui forment sa misérable cour.
Tel ces metteurs en scène incapables de faire vivre un classique si les acteurs ne se tordent pas comme des possédés vociférant sur scène, il prouve sa totale inculture et son mépris pour le patrimoine dont il a la charge.
Aillagon serviteur de deux maîtres, vous n’avez pas assez de talent, d’envergure ni de courage pour injurier ainsi le peuple.
Vous avez mordu la poussière quand les hasards de vos intrigues vous avaient porté à un strapontin ministériel. Les réactions courroucées qu’avaient provoquées votre incompétence vous ont valu de choir comme un fruit mûr, dans l’indifférence générale.
Aujourd’hui, votre volonté de déposséder de leur patrimoine les Français et le monde pour susciter un peu d’intérêt dans le monde fantoche où vous vous mouvez prouve que vous n’avez rien oublié et rien appris.
Sachez que nous sommes nombreux à vouloir vous dire, de façon non violente et dans le respect des lois, tout ce que nous pensons de votre action.