A l’occasion de la parution du deuxième tome de ses Mémoires, Jean-Marie Le Pen a été interrogé dans Présent. Extrait :
Les évêques de France ont été de tous les combats contre vous.
J’ai eu contre moi, avec constance et sans explications, les évêques français. Je n’ai jamais su l’origine de l’ostracisme dont j’étais frappé. J’ai souvent été la cible des autorités religieuses catholiques, et autres, mais c’est aux attaques catholiques que j’ai été le plus sensible, sans pour autant me sentir coupable. Je pense donc que la responsabilité du conflit leur incombe. Mais deux personnalités à part, et majeures, émergent : Mgr Lefebvre et Dom Gérard. J’ai connu Mgr Lefebvre au Quartier Latin il y a… très, très longtemps. Avec Dom Gérard, j’ai eu une relation cordiale, et même affectueuse. Ces résistances catholiques nationales sont à souligner. Elles sont les seuls espoirs de redressement. Je parlais de l’affaissement de la religion catholique, on pourrait dire : écroulement. Bruno Gollnisch me disait récemment que dans les Yvelines où il habite, il y a un prêtre pour douze paroisses. Cette défaillance des clercs est d’une gravité terrible. La régression de la civilisation chrétienne a des conséquences politiques. Qu’espérer ? Il me semble qu’il n’y aura pas de redressement politique en France sans redressement religieux, car la vie publique est liée à la vie spirituelle. Dès lors qu’on voit triompher d’un côté le matérialisme, de l’autre l’immigration massive de gens de mœurs et de religion différentes – et hostiles, il est difficile de le nier… […]
Est-ce indiscret de vous demander quelle place a la foi dans votre vie aujourd’hui ?
La science moderne et l’affaissement de la religion aggravent le doute sur un certain nombre de valeurs comme les miracles mais l’inquiétude que ressent tout être humain au moment où approche le départ donne une grande force à l’espérance. La foi en Dieu demeure. Je m’efforce de rester fidèle à la religion de mes ancêtres. J’espère.