Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Jean-Marie Le Pen doute de la capacité de sa fille à remporter l'élection présidentielle de 2017.
«Elle affiche l'ambition d'être un jour chef de l'Etat mais elle ne s'en donne pas les moyens. Ni les moyens éthiques, ni les moyens politiques».
«Si Marine Le Pen suit la même ligne qu'aujourd'hui, avec les mêmes procédés, et si Dieu me prête vie, non, je ne la soutiendrai pas».
Pour emporter l'élection, il ne suffit pas de faire 18% (résultat de 2012), 25% (européennes) ou un peu plus…, mais 50% plus une voix. Et pour cela il faut être capable de rallier des électeurs au second tour, chose que Jean-Marie Le Pen n'est jamais parvenu à réaliser. Or quels sont les électeurs qui seraient susceptibles de voter Marine Le Pen au second tour sans avoir voté pour elle au premier ? Ceux de gauche (dans l'optique d'une élimination de la gauche au 1er tour) ou ceux de droite (si la droite part divisée et est éliminée) ?
Jean-Marie Le Pen qualifie de «leurre» la politique de «dédiabolisation».
«L'évolution nouvelle de la ligne du FN dégage (…) un espace à la droite dure et cela favorise en effet Sarkozy. Il entre dans la brèche. On connaît ses qualités de manoeuvrier».
Jean-Marie Le Pen en viendrait presque à regretter d'avoir fait de Marine son successeur.
«Ce choix s'est exercé il y a quatre ans entre deux candidats de valeur. J'ai choisi Marine Le Pen au bénéfice de l'âge et de la santé. En quatre ans, il faut bien dire la vérité, elle ne s'est pas améliorée».
Convoqué le 20 août par le bureau exécutif du FN, susceptible de prononcer son exclusion, Jean-Marie Le Pen a qu'il se rendrait à la convocation.
«C'est comme sous la Terreur! C'est 1793! réagit-il. Vous connaissez à l'avance les décisions du tribunal révolutionnaire? Il est vrai que Saint-Just siège parmi les ‘juges' nommés par Marine Le Pen…».