Le numéro de Valeurs actuelles est consacré à Jean-Paul II. Extrait de l'article de Laurent Dandrieu :
"Ce 8 avril 2005, […] le monde honore son plus grand leader spirituel, le pape qui a su rendre à l’Église toute sa visibilité et rendre son message à nouveau audible. Quel contraste avec la mort de Paul VI, survenue au mois d’août 1978 dans une indifférence polie ! […] En proie au doute, livrée à un processus «d’autodestruction» (le mot est de Paul VI lui-même), l’Église paraissait promise à un irrémédiable déclin. Le tableau est tout autre à la mort de Jean-Paul II […]. S’il se poursuit en Europe, le déclin des vocations est, sinon enrayé, du moins considérablement freiné au niveau mondial. Grâce au charisme personnel de Jean-Paul II, grâce aussi à cette initiative d’une audace folle que furent les JMJ, l’Église a retrouvé le contact avec les jeunes […]. Et au-delà, c’est tout le message de l’Église qui est à nouveau au centre des débats, chaque texte, chaque prise de position, étant interminablement commenté par les médias, souvent sous un angle polémique, mais qui leur confère un indéniable écho.
Certes, ce n'est pas le bilan que Benoît XVI va béatifier ce 1er mai – bilan qui n’est d’ailleurs pas sans ombre et sans carences : les grands rassemblements de masse masquant une pratique de plus en plus occasionnelle et “à la carte” ; les voyages spectaculaires contrebalancés par une moindre attention au gouvernement de l’Église […] ; la gestion insuffisamment vigilante des affaires de pédophilie ou du cas monstrueux du père Maciel ; l’échec de la gestion de la résistance traditionaliste […] ; quelques ambiguïtés théologiques aussi, Jean-Paul II privilégiant parfois les gestes et les déclarations symboliques par rapport au souci de cohérence, donnant à l’occasion le sentiment de faire le grand écart entre, par exemple, “l’esprit d’Assise” ou le discours aux jeunes musulmans de Casablanca, et sa mise en avant de l’unique vérité catholique dans Veritatis Splendor ou dans Dominus Iesus…
Ce que l’Église célèbre ce 1er mai, ce sont donc les vertus chrétiennes d’un homme et la façon “héroïque”, suivant le terme du droit canon, dont il les a vécues. Mais, par sa fonction de pape, par la visibilité à laquelle elle l’exposait, par son charisme exceptionnel, par l’usage qu’il avait lui-même choisi d’en faire pour toucher les multitudes, ces vertus devinrent naturellement un exemple pour les fidèles du monde entier. Son art de toucher le coeur des foules sans rien sacrifier de l’impressionnante intériorité de sa piété ; son courage pour affronter l’esprit du temps en réaffirmant des vérités qui dérangent – le rappel de la primauté du spirituel face à l’impasse des matérialismes marxiste ou libéral, l’évangile de la vie contre la culture de mort, la splendeur de la vérité contre le relativisme triomphant, l’exigence d’une morale de l’amour et de la responsabilité face au vide spirituel d’une liberté érigée en absolu trompeur – ; le stoïcisme avec lequel “l’athlète de Dieu” des débuts a laissé place au pontife crucifié de douleurs: ces qualités personnelles, ancrées dans une foi inébranlable et une confiance enfantine dans la protection de la Vierge Marie, furent sans conteste les meilleurs atouts de cette “nouvelle évangélisation” qu’il appelait de ses voeux pour contrer la sécularisation des sociétés modernes."
Anard
Le baiser du coran?Qu’on m’explique!!!
[C’est effectivement un problème et on peut penser que Jean-Paul II, pape venu de l’Est, ne connaissait rien à l’islam, mais je doute que l’on puisse prendre ce geste de paix, sans caractère doctrinal, comme un acte d’apostasie… Mais, suite à une polémique récente, vaut-il mieux embrasser le Coran que de le brûler ?
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2006/09/controverse_de__12.html#tp
Pour aller plus loin, on peut faire un rapprochement avec Notre-Seigneur embrassant sa croix avant son chemin de croix… Quoi de plus scandaleux que d’embrasser l’instrument de son supplice ?
MJ]
xc
Comme vous, je suis troublé par les positions de JP II sur l’Islam. Et j’avoue que je suis troublé dans l’autre sens par le fait que 40 000 jeunes musulmans soient aller écouter le souverain pontife. Personnellement je n’aurais pas l’idée d’aller écouter un imam célèbre s’il visitait la France. L’Islam est sans doute plus complexe qu’on ne le pense…
Sancenay
à xc
pour ma part je l’ai pris comme un signe d’Espérance de Miséricorde et le partage volontiers avec vous.