Valeurs Actuelles consacre un article à Jean-Pax Méfret, à l'occasion de la sortie de son nouvel album sur les chrétiens d'Orient. Persécution qui lui rappelle sa jeunesse, en Algérie :
"On y revient toujours. L’Algérie. Jean-Pax Méfret a 10 ans lorsqu’au détour d’un chemin, au printemps 1955, il croise son premier mort : un vieux garde champêtre kabyle porteur de la médaille militaire et de la croix de guerre. Impossible d’oublier. « Séparée du reste de son corps, la tête de l’homme avait été placée dans son chapeau de paille, se souvient-il. Son sexe avait été tranché et placé dans sa bouche. Le châtiment du FLN pour les anciens combattants “indigènes” qui restaient fidèles à la France… » Clap de fin, ce jour-là, sur l’Algérie des jours heureux. Celle qu’il évoque, avec nostalgie, dans le Pays qui n’existe plus : « Le terrain vague de mon enfance / Les carrioles et les oliviers… »
Pris dans l’engrenage d’une guerre qui ne dit pas (encore) son nom, il assiste, à 12 ans, à son premier attentat, rue Michelet, « les Champs-Élysées d’Alger ». Autre choc, terrible, raconté dans son livre 1962, l’été du malheur (Pygmalion, 2007) : « Nous avions croisé mon institutrice de l’école maternelle […]. Elle entrait dans une bijouterie pour acheter une bague à sa fille. […] Quelques minutes plus tard, une énorme explosion nous projetait au sol ma mère et moi. […] La bombe avait dévasté la bijouterie. Une forme humaine enveloppée de flammes s’agitait sur le trottoir. C’était mon institutrice. » Elle mourra deux mois plus tard. Lui rejoindra l’OAS, dont il deviendra, à 17 ans, le plus jeune détenu. Puis viendra l’heure du « départ sans retour » pour la métropole dans un vieux Dakota militaire… [Lire la suite]"