On trouve régulièrement ces jours-cis dans les gros médias le vieux refrain, énoncé plus ou moins explicitement, selon lequel Jean-Paul II était malgré ses qualités un réactionnaire obtu. Les progressistes croient pouvoir se réclamer de Jean XXIII (c’est un des jeux préférés de Hans Kung) pour revendiquer du prochain pape les "réformes" qu’ils souhaitent.
Exemple typique, cette réflexion d’un professeur d’université :
(Sous Jean-Paul II), (p)as de mariage des prêtres, pas de prêtrise pour les femmes, pas de contraception même par préservatifs mais "abstinence." Il faudra que son successeur choisisse entre la ligne traditionnaliste de Pie IX (celle de Jean-Paul II) ou (sic) celle de Jean XXIII, pape trop vite disparu, plus révolutionnaire.
On ne répondra à cette tentative de dialectisation que sur le point du mariage des prêtres, en citant le bienheureux Jean XXIII (allocution au Synode de Rome, 26 janvier 1960, ici en anglais) :
Cela nous fait une peine profonde que (…) quiconque puisse rêver que l’Eglise renoncera délibérément (…) à ce qui depuis les temps immémoriaux a été et demeure encore une des gloires les plus pures et les plus nobles de son sacerdoce. La loi du célibat ecclésiastique et les efforts nécessaires pour le préserver toujours rappellent le combat de l’époque héroïque quand l’Eglise du Christ devait combattre pour obtenir sa triple gloire: toujours un emblème de victoire, à savoir l’Eglise du Christ, libre, chaste et catholique.
Désolé pour les partisans de l’apostasie : le prochain Pape, comme Jean-Paul II et les bienheureux Pie IX et Jean XXIII qu’ils essayent d’opposer, sera catholique.