Jean-Frédéric Poisson déclare dans un long entretien à Minute :
"L’avenir, à long terme certes, n’est-il pas dans une structuration de la « droite hors les murs », dont on pourrait voir l’ébauche lors des prochaines élections législatives ?
Il y a une fracture idéologique qui passe aujourd’hui à travers toutes les familles politiques, hormis à travers le Parti chrétien-démocrate, et qui énonce des priorités différentes pour les sociétés. Il y a des projets fondés sur des logiques personnalistes – c’est celui que nous portons au PCD et qui est résumé par la pensée sociale chrétienne. Et il y a des logiques principalement dominées par le marché, dans lesquelles j’inclus les logiques étatistes. Cette ligne de fracture traverse tous les partis. C’est vrai au Front national, partagé entre « la ligne Philippot » et « la ligne Marion » –, c’est vrai chez les Républicains – à la primaire, mes six autres concurrents sont sur la ligne libérale –, c’est vrai aussi au Parti socialiste puisque ce qui sépare les frondeurs d’Emmanuel Macron est exactement la même division.
Un jour viendra où, en tout cas à droite, il faudra trancher et faire en sorte qu’un même espace réunisse tous ceux qui défendent un projet d’abord personnaliste. Cette recomposition se fera. Est-ce qu’elle se fera à l’occasion des prochaines législatives ? Je n’en sais rien. Est-ce que j’y travaille ? Bien sûr que oui. Est-ce que j’ai la volonté d’aboutir dans ce sens ? Evidemment que oui aussi. Je suis, comme président de parti même si ça peut paraître paradoxal, beaucoup moins prisonnier de lignes partisanes que d’autres. Je continue donc à tracer du sillon et à porter dans le débat public une conception qui me paraît au centre de gravité de ce que vous appelez « la droite hors les murs », même si je n’aime pas beaucoup cette expression. […]"