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Journal de bord du navire Notre Dame de la merci, an de grâce 2022

Journal de bord du navire Notre Dame de la merci, an de grâce 2022

Un lecteur, chef du chapitre Notre Dame de la Merci, au pèlerinage de Tradition, nous envoie ce journal de bord d’un pèlerinage particulièrement mouvementé (il a dû être annulé et les pèlerins rapatriés le dimanche matin suite à de violents orages de grêle):

Vendredi 3 juin, 20h32 : les préparatifs se terminent. Le navire ND de la merci est prêt à quitter la terre. Nombreux sont ceux qui ont répondu à l’appel venant des quatre coins de l’Auvergne. La frégate sera pleine.

Vendredi 3 juin, 22h05 : petit coup d’œil sur les prévisions météo. Faudra-t-il dire à cette brave troupe que le temps annoncé sera très mauvais ? Certains sont de jeunes soldats et n’ont jamais pris la mer. Auront-ils le courage d’affronter la tempête ?

Samedi 4 juin, 7h12 : l’armée arrive au port de Chartes. La joie se lit sur les visages avant la messe suivie avec piété. Les auvergnats montent dans le navire prêt à en découdre avec l’épreuve.

Samedi 4 juin 8h16 : le bateau, ND de la merci, prend le large. Un officier entame les méditations du chapelet et les chants. Dernier coup d’œil sur la météo ! Cela va être dur mais il ne faut pas le dire. Ils sont tellement motivés et joyeux avec leur tee-shirt aux couleurs de l’Auvergne ! A la grâce de Dieu !

Samedi 4 juin 12h23 : une halte indispensable car le soleil brûle les peaux auvergnates. Ne pas mourir de soif ! Chacun doit boire ! Une grande charité se dessine chez chacun. Notre bataillon semble être héroïque et uni.

Samedi 4 juin 14h32 : Halte déjeuner bien mérité. Chants et rires se font entendre dans les rangs. Un café chaud, privilégié à notre navire, est fortement apprécié.

Samedi 4 juin, 14h41 : ça y est ! les premières gouttes tant redoutées tombent. Personne ne bouge sous les cirés, espérant qu’elles cessent.

Samedi 4 juin, 15h12 : la plume ne fonctionne plus, le papier est mouillé. Une tempête de grêle nous assaille. On ne voit plus à 2m. Le tonnerre étouffe les voix. Les forces nous abandonnent. Soudain un officier entonne un chant, puis deux. L’espoir renaît, les sourires réapparaissent. Ils chantent, ils prient, ils rient ! Quel courage !

Samedi 4 juin 15h12 : la pluie ne cesse pas. Heureusement l’aumônier est là. Il donne l’exemple par son courage qui, sans le savoir, redonne des forces à tous. La route est impraticable, 30 cm d’eau en fond de cale. Le bateau semble couler mais les officier colmatent les trous à coups de chants et de chapelets.

Samedi 4 juin 17h49 :  le soleil revient mais tous sont trempés. Il ne faut pas avoir froid. Chacun s’occupe des plus faibles. Quelle fierté pour le chef ! Notre vaisseau file à pleine vitesse. Les voiles sont gonflées par la grâce

Samedi 4 juin 21h30 : le navire s’arrête sur une île déserte. La nuit apparaît. Il n’y a plus de vivre. Les voies s’estompent pour laisser place à la fatigue. Mais ils tiennent bon. Il faut rassembler tout le monde : les femmes et les enfants d’abord. Personne ne doit manquer à l’appel. Courage !

Samedi 4 juin 23h30 : Tout le monde est réuni au complet sur cette plage de matelas, harassé mais heureux pêle-mêle tentant de se réchauffer comme des naufragés d’un autre monde. Toujours pas de vivres ! Ils dorment les uns à côté des autres avec des couvertures de survie car les sacs sont restés sur le bateau. Les marins ressentent la protection de Dieu. Le feu de la charité les réchauffe.

Dimanche 5 juin 6h00 : les ventres sont toujours vides, les chaussures trempées mais la messe de la pentecôte est dite avec piété, jeûne eucharistique facilement respecté. Un café chaud sucré est servi par l’intendante auvergnate apparaissant comme une récompense bienveillante ! Les rires reprennent et l’ambiance bat son train ! Les cœurs se réchauffent.

Dimanche 5 juin 11h30 : les sacs sont enfin là ! chacun repart dans son foyer le cœur rempli de souvenirs inoubliables, l’âme revivifiée par les prières et les sacrifices. Chaque frère d’armes se dit adieu. Les larmes coulent sur les joues meurtries par la grêle. Chacun est fier d’avoir vécu joyeusement cette épreuve, lié par la charité, prêt à la refaire s’il le fallait.

Le commandant voit s’éloigner au loin, le cœur serré, le vaisseau qui ramènera les courageux dans leur maison. Un sourire et une larme se croisent pour former un sentiment de fierté et d’estime de tant de grâces reçues.

Notre Dame de la merci, ……. MERCI !

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3 commentaires

  1. Pour ceux qui voudraient se faire une idée plus précise et illustrée de photos et de vidéos, se reporter à : ” La Porte Latine, un pèlerinage hors normes”. Dantesque!

    • Oui, je confirme. ayant fait le pèlé dans l’autre sens, j’ai l’impression qu’en comparaison, nous avons eu une légère bruine, alors que le rideau de la nuit de pluie inondait les pèlerins. Beaucoup de compassion pour les pèlerins du pèlerinage de Tradition que la météo cataclysmique a fait interrompre. Bon vent à tous.

  2. Je confirme aussi.
    Cela sentait l‘ozone sur le chemin en sortant des faubourgs de Chartres. Me trompé-je?
    Beaucoup de grâces.
    Mes chaussures à refaire pour l’année prochaine. Rendez-vous pris.

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