Partager cet article

L'Eglise : Vie de l'Eglise

Jusqu’à quand, Seigneur, jusqu’à quand ?

Jusqu’à quand, Seigneur, jusqu’à quand ?

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Sous le pontificat du pape François, le mot « idéologisé » a été largement utilisé pour décrire ceux qui soutiennent certaines positions sur la liturgie et la doctrine religieuse, en opposition aux tendances dominantes dans l’Église catholique actuelle. Ces personnes seraient incapables de voir au-delà de leurs convictions enracinées. Il est regrettable que beaucoup n’aient pas compris que nombre d’entre elles cherchent simplement un soulagement spirituel face au désastre liturgique qui nous entoure.
Je me suis toujours demandé : pourquoi ne corrige-t-on pas les problèmes désormais désastreux du Novus Ordo ? Je pense que si le Novus Ordo était célébré correctement, beaucoup n’auraient pas une telle attitude. Malheureusement, une idéologie encore plus obstinée existe du côté opposé au traditionalisme : une idéologie qui cherche à maintenir un status quo qui, de fait et de droit, trahit le mandat du Concile Vatican II en ce qui concerne la liturgie.
On pense que la liturgie telle qu’elle est célébrée aujourd’hui dans trop de paroisses est la « messe du Concile » mais, en réalité, c’est une déplorable corruption des intentions des Pères conciliaires. La musique qu’on y entend est totalement indigne de la grandeur du mystère célébré. Ce n’est pas qu’il manque de bons musiciens, mais ils sont tenus à l’écart des paroisses pour laisser la place à des personnes dépourvues de compétence ou de capacité pour la tâche qu’elles accomplissent. Mais qui s’en aperçoit ?
Eh oui, car aujourd’hui les prêtres eux-mêmes, dans leur grande majorité, ne sont plus formés à la véritable musique liturgique ; ils ignorent la grande tradition de l’Église, et pour beaucoup d’entre eux, leur formation musicale s’arrête à la musique commerciale. Que font les séminaires ? Dans nombre d’entre eux, on n’enseigne pas le chant liturgique, ou bien on déséduque par des musiques sentimentales qui corrompent l’âme et le caractère de ceux qui y sont exposés. Malheureusement, nous sommes confrontés au problème de ceux qui exaltent le nouveau pour le nouveau, auxquels (hélas) s’opposent ceux qui exaltent le passé pour le passé.
Mais la tradition liturgique, artistique et musicale de l’Église est quelque chose de bien plus grand que ces blocages émotionnels, qui ne font de bien ni à l’Église, ni aux personnes qui les entretiennent. Il faut innover dans la tradition. Saint Vincent de Lérins nous a enseigné que le vrai progrès se réalise par un développement interne, et nul ne peut me convaincre que beaucoup de ce que nous entendons dans nos églises aujourd’hui représente un développement authentique de la tradition de l’Église.
La responsabilité incombe aux curés, aux évêques, aux recteurs, aux supérieurs religieux ; mais elle n’est que partielle, car ils ne se rendent pas compte du mal causé par des musiques inadaptées, mal exécutées et souvent doctrinalement inexactes, comme celles que l’on entend trop souvent dans nos églises. Ils ne s’en rendent pas compte parce qu’ils ne sont pas éduqués au goût de la véritable musique liturgique, et parfois, ils croient résoudre le problème en le confiant à ceux qui font partie du problème.
Jusqu’à quand, Seigneur ? J’ai répété cette phrase en moi pendant des décennies, mais je sais désormais qu’il ne me sera pas donné de voir la Terre promise : une liturgie enfin digne de Dieu et qui édifie véritablement les fidèles à travers les langages de la beauté et de la prière. J’essaie de semer ; j’espère que les fruits seront un jour récoltés par d’autres.

Partager cet article

2 commentaires

  1. Est-ce digne de Dieu d’interdire les églises et la Messe Catholique (traditionnelle) et de respecter les prêtres et les fidèles qui ont gardé la foi …

    Digne de Dieu, c’est justement se que les conciliaires ne veulent pas, il n’y a pas que la musique, la liturgie et les tenues des prêtres comme celle des gens et les exhibitions ridicules auxquelles on a assisté pour la messe Paul6 qui sont indignes de Dieu … digne de Dieu de reléguer le Christ, le catéchisme, tourner le dos au Christ et d’imposer la messe Paul6 comme de mépriser la très Sainte Vierge Marie la Mère de Dieu pour faire comme les protestants …
    « Digne de Dieu » mots démodés à bannir pour les conciliaires, qui fait partie pour eux du passé, ils ne savent même plus se que cela veut dire, comme l’a confirmé le détestable pontificat de Bergoglio, tc, fs, dd, prosternations devant la pachamama, etc …

    Le désastre incombe depuis le concile aux papes conciliaires de l’Église ex-Catholique.
    Après les ténèbres la lumière avec Léon XIV ? les Catholiques attendent, jusqu’à quand …

  2. Le problème n’est pas d’abord musical ou disciplinaire : il est théologique. La réforme liturgique de Paul VI a opéré un changement de perspective sur la nature même de la Messe. Là où la liturgie traditionnelle exprimait avec force le sacrifice propitiatoire du Christ, l’orientation nouvelle a mis l’accent sur un repas communautaire et sur la participation horizontale des fidèles. Ce déplacement doctrinal, voulu ou non, a ouvert la voie à toutes les dérives que nous voyons aujourd’hui.

    Ainsi, ce n’est pas en corrigeant la musique ou la discipline qu’on guérira le mal, mais en revenant à la source : à la Messe de toujours, qui est la prière de l’Église immuable. Comme sur le plan doctrinal, le Concile Vatican II a semé une ambiguïté destructrice, la Messe de Paul VI en a été l’étincelle liturgique : le point d’où s’est propagée la perte du sens du sacré, du mystère et du sacrifice.

    Seule une restauration intégrale (théologique, doctrinale et liturgique) permettra à l’Église de retrouver sa pleine lumière et d’offrir à Dieu le culte qui Lui est dû.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services