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Culture

Jusqu’où obéir ?

Jusqu’où obéir ?

Jean-Pierre Maugendre, directeur de l’association Renaissance catholique, vient de publier un livre petit mais dense sur l’obéissance. L’ouvrage commence par l’évocation du procès d’Adolf Eichmann, condamné pour avoir obéi aux ordre du régime nazi. C’est le paradoxe de l’obéissance : elle ne nous retire pas notre responsabilité, car elle doit être appliquée avec prudence et non avec servilité. L’obéissance à l’autorité est malheureusement l’ultime argument opposé à ceux qui s’inquiètent des ruptures qu’ils observent entre l’enseignement traditionnel de l’Église et les pratiques contemporaines, au point que certains évêques veulent une certaine unité à tout prix, plutôt que de garder et enseigner le dépôt de la foi : il est plus important de concélébrer tous ensemble autour de l’évêque et tant pis si les prêtres qui concélèbrent ne croient pas en la même foi…

À la lumière de la philosophie, de l’histoire et de l’enseignement de l’Église l’auteur s’est attaché à discerner les véritables motifs de l’obéissance, mais aussi les limites à cette obéissance qui peuvent parfois justifier, dans la société civile comme dans l’Église, d’apparentes désobéissances. L’auteur rappelle les propos de Jean-Paul II dans Evangelium vitae, à propos des lois légalisant l’avortement et l’euthanasie :

“Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience”.

Et Jean-Pierre Maugendre souligne :

Il serait léger, enfantin, puéril et irresponsable de dénoncer une dictature, fût-ce celle du relativisme, prétendre y résister et croire que cette résistance pourrait être indolore.

L’auteur développe aussi la notion d’épikie :

L’épikie est un principe moral et juridique qui consiste à tempérer l’application stricte de la loi en tenant compte des circonstances particulières et des intentions des individus. Le terme trouve son origine dans la philosophie arostotélicienne, où Aristote définit l’épikie comme une forme de justice supérieure qui corrige les imperfections et les rigueurs excessives des lois générales. En d’autres termes, l’épikie permet d’ajuster la loi pour atteindre un résultat plus juste et plus équitable lorsque son application rigide serait injuste ou inappropriée.

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