KTO consacre une émission ce soir à la pédophilie :
"Pourquoi alors vouloir à tout prix accuser le Pape Benoît XVI d'une complicité ou d'un silence contredits par les faits ? Pourquoi mettre systématiquement en regard de ce sujet la question du célibat des prêtres, qui n'a rien à voir (rappelons que 80% des abus sexuels sur des mineurs sont commis dans le cercle familial) ? Comment les catholiques peuvent ils réagir devant l'ignoble soupçon qu'on voudrait généraliser à tous les prêtres ?
Emission spéciale ce soir sur KTO à 19h40, Pédophilie : tolérance zéro - Avec la participation de :
- Me Jacques Trémolet de Villers, avocat au Barreau de Paris
- M. Jean-Louis Bavoux, diacre permanent, médecin et père de famille
Avec des réactions :
- Depuis le Vatican, d’Antoine-Marie Izoard, directeur de l’agence de presse I-Media à Rome
- Depuis l’Assemblée des évêques de France à Lourdes, de Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France
- Depuis le Canada, de Mgr Pierre Morissette, évêque de Saint-Jérôme, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada
Gustave Minet
Il y a une stratégie de défense de l’Eglise qui n’a pas du tout été envisagée. Ce serait de faire voir l’évolution de l’appréciation des actes incriminés au cours des dernières décades. Et ensuite de questionner la méthode qui a conduit à supposer l’existence du mal si épouvantable que ces actes sont censés provoquer. Le raisonnement psychanalytique peut aller dans des sens très différents et parfois opposés, comme on le voit, par exemple, pour la question de l’homosexualité. Comment se fait-il que les spécialistes qui travaillent pour l’Etat n’y voient qu’une innocente “orientation sexuelle”, tandis que les psychanalystes auxquels se réfère l’Eglise y voient une maladie qui peut avoir, en plus de ses désagrément pour celui qui la souffre, de graves inconvénients pour la vie sociale ? Une divergence aussi notable prouve au moins que le raisonnement psychanalytique est perméable aux idéologies. De là à concevoir qu’il puisse être taillé sur mesure, en fonction d’un ennemi idéologique à cibler… C’est à double-tranchant, certes, mais je ne crois pas que la vérité risque d’y perdre. La raison qu’a l’Eglise de combattre la pédophilie n’est pas, initialement, la même que celle des législateurs laïques. Ce n’est pas à cause de la souffrance temporelle qu’elle provoque ou risque de provoquer qu’une action est moralement répréhensible, mais à cause du péché qu’elle fait commettre ou incite à commettre. L’intérêt de l’homme est toujours subordonné à l’intérêt de Dieu. “L’homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, Notre Seigneur, et, par ce moyen, sauver son âme.” dit Saint Ignace de Loyola dans ses Exercices. Or la réprobation laïque de la pédophilie est toute différente : ce n’est pas la gloire de Dieu et le salut des âmes qui l’intéressent, mais une impalpable intégrité psychologique, dont l’effet devrait être d’assurer un sentiment de bien-être, comme celui qui, croit-on, accompagne l’assouvissement de nos besoins physiologiques, y compris sexuels. Nous avons là deux anthropologies différentes et incompatibles. Car c’est la même exigence d’épanouissement naturel qui, du côté laïque, commande simultanément la lutte contre la pédophilie et la promotion de l’homosexualité et d’autres formes de liberté sexuelle, au nom d’un besoin de sexualité que l’on croit tellement ancré dans la nature humaine que le nier ou lui faire obstacle serait en quelque sorte oeuvrer contre les intérêts du genre humain. De là cette campagne passionnée contre le célibat des prêtres… Il faut bien comprendre que l’apparente solidarité entre le combat moral de l’Eglise et la lutte laïque contre la pédophilie ne peut pas être un terrain d’entente entre l’Eglise et la société séculière agnostique. Et que c’est peut-être (ou certainement) perdre son temps que de reconnaître une valeur à l’indignation d’un monde foncièrement cathophobe…