Lu dans Présent :
"[C]’est le fameux Tintin au pays des Soviets d’Hergé. Comme le sait tout tintinophile aguerri, cet album fut tiré à environ 10 000 exemplaires (c’est un maximum, mais les chiffres divergent, selon les spécialistes) en 1930, aux éditions du Petit Vingtième, supplément pour enfants, dirigé par Hergé lui-même, du prestigieux quotidien catholique belge Le Vingtième Siècle.
Sur un tel tirage et d’une époque au fond pas si lointaine, il doit bien rester quelques centaines, voire quelques milliers d’exemplaires, chez les collectionneurs ou au fond des greniers. Il n’empêche qu’en salle de vente, un Tintin au pays des Soviets trouve généralement preneur autour de 20 000 euros. Le prix d’une voiture pour un livre pour enfants, même pas colorié, d’une centaine de pages ! C’est dire si le mythe Hergé, le mythe Tintin, le mythe de cet album, autocensuré pendant quarante ans, sont puissants !
L’exemplaire du Tintin au pays des Soviets qui sera mis en vente à l’Hôtel Drouot le samedi 11 octobre par le cabinet Coutau-Bégarie va constituer le clou de cette vente spécialisée en bandes dessinées. Un superbe catalogue a été publié à cette occasion. Il nous présente l’album, qui appartient au tirage de tête numéroté (les 500 premiers exemplaires). Chacun de ces exemplaires avait été signé, dans le bureau du bon abbé Norbert Wallez, le directeur du Vingtième Siècle, par Hergé et par Germaine Kieckens, sa fiancée (et la secrétaire de l’abbé Wallez). Germaine avait signé « Milou », en fait, de la main gauche. L’exemplaire proposé est en outre dans un état superbe : « Sublime état de conservation. Plats totalement propres et immaculés, sans griffures, aux coins piquants. (…) Probablement le plus bel exemplaire jamais passé en salle de vente. Véritable pièce de musée. »"