A quelques jours d'intervalle, les cours administratives d'appel de Paris et de Nantes ont rendu des décisions exactement opposées :
- Saisie par les laïcards de la Libre Pensée, qui avaient perdu en première instance, la Cour administrative d'appel de Paris a interdit à la mairie de Melun d'installer de nouveau une crèche dans sa cour, au motif qu'il s'agirait "d'un emblème religieux", donc "contraire au principe de neutralité des services publics". Dans son jugement, rendu le 8 octobre, la Cour va même jusqu'à imposer à la mairie le versement de 1 500€ d’indemnités aux "libres penseurs" au titre des frais de justice.
- Le 13 octobre, la Cour administrative d'appel de Nantes a au contraire annulé l'interdiction faite, en première instance, au Conseil général de Vendée d'installer une crèche dans son hall. La Cour estime au contraire que la crèche s’inscrit "dans le cadre d’une tradition relative à la préparation de la fête familiale de Noël, ne revêt pas la nature d’un signe ou emblème religieux" et qu’elle n’est pas ostentatoire.
Le maire de Melun, Gérard Millet, annonce faire appel devant le conseil d’Etat et va « réfléchir rapidement » s’il installera quand même une crèche à la mairie à Noël. Sinon, « un grand panneau expliquera pourquoi la crèche est absente », prévient-il.
Ce qui est navrant, c'est qu'il faille démontrer qu'une crèche ne revêt aucun caractère religieux pour la défendre. De ce point de vue, les laïcards ont gagné.