Le président de la République, lors de la conférence sociale du 19 décembre 2007, devrait lancer des négociations sur la réforme de la représentativité des syndicats et de leur financement. Si la seconde, avec l’affaire de l’UIMM, se révèle d’une urgente nécessité, la première n’est pas sans inquiéter la CFTC. Dans ce contexte, les élections prud’homales de 2008 auront une importance considérable. En 2002, la CFTC avait recueilli environ 10% des suffrages.
L’engagement des catholiques dans des organisations sociales chrétiennes est beaucoup moins important : déchristianisation, dépolitisation des catholiques, faillite de l’Action catholique, défiance à l’égard du syndicalisme. Le manque de visibilité médiatique nuit à la CFTC : la plupart des journalistes ignorent l’histoire du christianisme social et considèrent l’Église comme une organisation réactionnaire. La stratégie implicite, mais concordante, du gouvernement, du Medef et des principaux syndicats nuit également au rayonnement de la CFTC. François Fillon et la présidente du Medef, Laurence Parisot, préféreraient avoir 2 interlocuteurs puissants plutôt que d’avoir à négocier chaque dossier avec 5 organisations. Ils verraient volontiers la CFTC passer sous l’égide de la CFDT, ce qui réjouissent la CFDT, qui compenserait ainsi ses pertes sur son extrême-gauche, et la CGT, qui craint l’émiettement syndical qui l’oblige à la surenchère. La CFTC s’y oppose, considérant que l’audience électorale peut être un des critères fondateurs de la représentativité syndicale, mais pas le seul.
L’engagement pour des principes qui transcendent le corporatisme et les rivalités d’appareils conserve son attrait et les thèmes de la CFTC répondent à des exigences profondes : défense et promotion de la famille, lutte pour le repos hebdomadaire, statut du travailleur, développement économique selon la destination universelle des biens… Les catholiques s’engageront-ils dans leur entreprise ?