Hier après-midi, le Saint-Père
s'est rendu au Centre Astalli de Rome, siège italien du Jesuit Refugee
Service, qui accueille de très nombreux réfugiés. Le Pape a rappelé que l'accueil ne suffit pas:
"Donner de la
nourriture sans offrir la possibilité de marcher par soi-même ne suffit
pas. Une charité qui laisse le pauvre tel quel est insuffisante. La
miséricorde qui nous vient de Dieu tend à la justice, afin que le pauvre
sorte de son état. L'Eglise nous demande, ainsi qu'à Rome et aux
institutions publiques, de faire en sorte que personne n'ait besoin de
la soupe populaire, d'un abri de fortune, d'une assistance juridique
pour se voir reconnaître le droit de vivre et travailler, d'être à plein
titre une personne… Servir et accompagner signifie aussi prendre le
parti des plus faibles… Combien de fois nous ne savons ou ne voulons
pas donner voix à qui n'en a pas, à vous qui avez souffert et souffrez
en voyant vos droits bafoués!… Il est important pour l'Eglise que
l'accueil du pauvre et la promotion de la justice ne soient pas confiés à
des
ce qu'on appelle des spécialistes mais fassent partie de l'action
pastorale… Et je voudrais inviter les congrégations religieuses à lire
sérieusement et avec le sens de la responsabilité les signes des temps
car le Seigneur les appelle au courage et à la générosité en mettant à
disposition leurs maisons et couvents vides. Ces locaux ne peuvent
servir à l'Eglise transformés en hôtels pour faire de l'argent. Ils ne
sont pas notre propriété mais sont destinés à l'accueil de la chair du
Christ que sont les réfugiés… Certes, ce n'est pas chose facile. Il
faut du discernement, de la responsabilité et du courage. L'Eglise fait
tant mais elle est peut-être appelée à faire plus encore en partageant
avec décision ceux que la Providence nous donne à servir".