Le Parisien a interrogé une femme policier harcelée par des voyous de son quartier : voiture brûlée, menaces, jets de pierres. Incomprise de sa hiérarchie, elle témoigne :
"Au départ, nous vivions normalement. Puis un petit groupe de jeunes a commencé à s’installer régulièrement sur les bancs en face de chez nous, à boire de l’alcool, fumer des joints, troublant le calme. J’ai voulu régler ça par le dialogue. Ils n’ont rien voulu entendre. Et puis, tous ces jeunes ont fini par apprendre que j’étais dans la police. […] L’un d’eux a menacé à plusieurs reprises de brûler ma voiture. Le 27 avril, elle est partie en fumée […] Deux jours plus tard, l’aînée de mes filles, âgée de 16 ans, est agressée sur le chemin de la gare. Idem le 16 août. Le jour suivant, la façade du bâtiment est recouverte de tags injurieux. Dernier événement en date : lundi dernier, ma petite fille de 6 ans a été réveillée en sursaut par des pierres jetées sur son volet. Deux jours plus tard, la boîte aux lettres était dégradée. […]
Il y a quelques années, ici, c’était considéré comme le XVIe arrondissement. Ensuite, la délinquance a monté. Des jeunes des quartiers sensibles de Corbeil viennent souvent. Si l’on n’y prend pas garde, dans une poignée d’années, la situation sera la même que là-bas. Les forces de l’ordre ne pourront plus faire une patrouille sans être caillassées. […] Je suis allée voir à plusieurs reprises les gendarmes. Les choses n’avancent pas. […] Même chez ma hiérarchie, c’est la politique de l’autruche. […]
Je dois quitter cette ville. […] Je n’ai pas le choix."
MJ