Texte proposé par Jean de Baulhoo :
"Devient-on chrétien par le baptême? C’est ce qu’il convient d’admettre, ce sur quoi l’on s’accorde en général. Pour ma part, j’oserai dire, qu’on l’est, bien avant la naissance, dans le ventre de sa mère.
Devient-on français par l’obtention d’une carte d’identité ? C’est ce que dit la loi. Mais la condition de français, aujourd’hui encore, ne relève-t-elle pas d’une alchimie complexe, intégrant toujours ces profondes racines chrétiennes. Bernanos, le prophète, même s’il est devenu pour le plus grand nombre, « un vieil écrivain », se serait- il égaré dans sa foi et dans son amour pour la France ?
Si l’on peut se convertir à l’Islam, devient-on pour autant musulman, sans avoir pendant des générations foulé du pied le sable des déserts ?
Tocqueville et d’autres après lui ont affirmé que l’Ancien Régime, par son imprégnation dans les mentalités, ne s’était pas éteint brusquement après la révolution. Que dire alors de la plus récente séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Nous pourrions donc, sur le sujet, faire l’exégèse, de nombreux écrits largement documentés qui vont dans ce sens. Mais la foi chrétienne, simple et pure, destinée à tous les hommes et qui peut se résumer au sacrifice du Christ sur la Croix, ne devrait elle pas nous inspirer une analyse en rapport avec son dénuement.
Peut-on être chrétien dans la grande ville ? La ruralité et le catéchisme du temps jadis n’étaient ils pas les deux mamelles du Christianisme? A ma connaissance, la Vierge n’est jamais apparue, dans le bruit des machines, sur un écran d’ordinateur ou dans un amphithéâtre universitaire.
Je sais, il y a quelques temps, une personne assermentée, dans une revue destinée aux familles, parlait d’un carême folklorique, celui « des petites gens » du temps passé, je suppose. Si nous ne prenons pas garde, bientôt, l’on fera semblant d’oublier qu’à Lourdes, la vierge est apparue à une enfant pauvre sachant à peine lire et écrire.
Les islamistes, je ne parle pas de ces gens égarés, dans les villes occidentales, mais des autres, ceux qui cherchent le désert, comme l’ont cherché les premiers chrétiens. Ne sont ils pas quelque part des Bernanos de l’Islam, renvoyant dos à dos, les modèles que l’on a parfois tenté de leur imposer.
Connaît-on un peuple, un pays, une religion, sans y être profondément enraciné ? Et cette idée officielle, de vouloir amener la soi-disant démocratie, partout à travers le monde, n’est elle pas davantage, une volonté de créer un marché uniforme où foisonnent les fastfoods et les grandes surfaces?
Alors, dans nos contrées, urbanisées, surexcités, formatés, l’on pourrait penser que le Christ et la Vierge ne sont plus avec nous. Naturellement, « les élites » ne s’effraient pas de cela et le peuple de France, qui vit encore, ne voit pas péril en la demeure, trop occupé qu’il est à la gestion des choses matérielles de son quotidien.
Mais viendra un jour, où, le citoyen ordinaire, fort peu chrétien, voudra concrétiser l’amour qu’il a pour sa belle, par « un mariage à la campagne tiré par des chevaux ». Le jour arrivera donc, où, on lui dira que cela est possible et fortement recommandé, mais à la mosquée. Alors le peuple, s’il existe encore en nombre, prendra les armes et combattra au nom du Christ."