De Rémi Fontaine dans Présent :
"Le démantèlement de Dexia, première banque victime de la crise de la dette en Europe, est devenu réalité dans la nuit de dimanche à lundi après une réunion du conseil d’administration de la banque et un conseil des ministres en Belgique consacré à ce dossier sensible. Ces réunions décisives ont signé la disparition de l’établissement sous sa forme actuelle, en entérinant la scission de ses activités belges (banque de détail) et en préparant la cession de la branche française (financement des collectivités locales). […] La Belgique, qui a déjà sauvé Dexia une première fois en 2008 en lui injectant trois milliards d’euros, estime avoir obtenu un prix « intéressant » pour racheter cette filiale dont la valeur est estimée entre 3 et 7,5 milliards d’euros. […] Côté France, la discussion porte sur la cession d’un portefeuille de plus de 70 milliards d’euros (surtout des prêts aux collectivités locales) à une entité détenue à environ 65 % par une Caisse des dépôts (qui traîne les pieds, selon Le Figaro) et à la Banque postale…"
De son côté, Michel de Poncins commente :
"[…] En 1987, il s'agissait d'une obscure petite division de la Caisse des Dépôts et Consignations, finançant les collectivités locales. Elle s'en émancipa pour devenir le crédit local de France, coté en Bourse et privatisé. En 1996, eût lieu un mariage avec le voisin belge du même métier, l'union recevant un nouveau nom : DEXIA. L'objectif était de devenir un leader mondial dans le financement des collectivités locales. L'inconvénient de ce métier est la faiblesse des marges. Au lieu de chercher à améliorer le coeur du métier, les dirigeants partirent à l'aventure. Ce fut, tout d'abord, la « transformation ». Ils empruntèrent à court terme pour pas très cher et prêtèrent à long terme pour plus cher ; une mécanique infernale était lancée. Comme cela faisait de l'argent, les mêmes mauvais banquiers se lancèrent dans une boulimie d'acquisition d'entreprises, d'activités, ou même de portefeuilles : Espagne, Italie, Japon, États-Unis étaient leurs terrains de chasse. Tout baignait, mais ce n'était qu'une apparence. En 2008, brusquement Dexia eût besoin de 260 milliards d'euros, la banque n'ayant que quatre jours de liquidités devant elle. Les États belges, français et luxembourgeois furent appelés au secours. Chemin faisant, l'action a perdu 94 % de sa valeur…
Nous en arrivons à la situation actuelle où le sauvetage est organisé en urgence. Sous réserve d'autres évolutions, car cela bouge tous les jours, il semble que l'on s'oriente vers la seule solution logique : vendre tout ce qui est vendable et cantonner le reste dans une « bad bank », ou banque pourrie, que le contribuable sera appelé à supporter, bien sûr sans que son avis lui soit demandé. […] Les Etats sont directement responsables. Parmi les actionnaires se trouvent non seulement les Etats français et belge, mais aussi de faux nez comme la Caisse des Dépôts et Consignations, instrument tout puissant de l'économie dirigée en France. L'appui des Etats pour sauver les meubles a pris de multiples formes : garanties accordées aux déposants et aux créanciers, perspective d'accroissement des pourcentages dans le capital, garanties aux futurs emprunts éventuels lors de la remise en ordre. […]
Le métier d'origine, à savoir le financement des collectivités locales, était considéré comme ne comportant pas de risque : à voire ! En effet, à l'époque, ces collectivités locales n'étaient pas tellement endettées et ce sont les lois de décentralisations qui les ont conduites à s'endetter davantage. L'erreur était funeste car ces collectivités se sont engagées dans des dépenses tout à fait insensées pour des besoins artificiels parfois même avec des emprunts toxiques ; des palais ont été bâtis sur endettement public ! La richesse nationale a gravement souffert de cet emballement."
PG
Si le moindre président de collectivité territoriale ne peut plus imiter la vulgarité prétentieuse et clinquante des sièges sociaux de la plupart des grands entreprises nationales, où va t on ?
Bernard Mitjavile
Ce qu’il faudrait pour que ce genre d’affaires ne se reproduisent pas, c’est les noms des responsables et des sanctions. En particulier les noms de tous les responsables des collectivités publiques qui ont fait des emprunts très risqués auprès de Dexia et s’apprêtent à faire payer l’addition par les contribuables ainsi deux fois imposés par leur collectivité locale. Ces gens devraient être tenu à l’écart de la vie publique mais je rêve.
Maurice
Monsieur Janva, il faut choisir entre “Voire…” et “A voir”, et ne pas mélanger. Vous devriez ne faire que de la radio, là on ne s’aperçoit pas que vos connaissances linguistiques sont assez limitées.
[Vous êtes mignon : si vous saviez lire, vous auriez compris qu’il s’agit d’une citation.
MJ]
Bernard Mitjavile
A Maurice: C’est vrai, Michel de Poncins fait des fautes d’orthographe mais c’est un analyste remarquable (un peu décourageant parfois) et qui doit écrire vite, ce qui fait que l’on n’en tient pas compte. Le génie de Molière éclipsait aussi le fait qu’il faisait d’innombrables fautes d’orthographe.