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L'Eglise : L'Eglise en France

La Communauté Saint-Martin prendra plus de place dans le paysage catholique français

Don Paul Préaux, Modérateur général de la Communauté Saint-Martin, est interrogé dans l'Homme Nouveau, alors que le 27 juin, 10 séminaristes de la Communauté Saint-Martin seront ordonnés (quatre prêtres et six diacres) :

"[…] Que répondez-vous aux personnes qui vous accusent de vider les séminaires diocésains ?

La Communauté Saint-Martin a une mission spécifique au sein de l’Église. Parmi ses finalités, l’Église lui a reconnu la mission de former des prêtres pour vivre leur ministère en communauté au service des diocèses. Cette vocation spéciale, je le constate, suscite un attrait sur certains jeunes. Mais restons modestes, car le nombre des séminaristes de la Communauté est un phénomène récent, dont l’interprétation ne doit pas être caricaturale. La réalité est complexe. Je tiens à préciser, de plus, que nous ne « volons » pas les vocations des autres, mais nous essayons de discerner pour chaque candidat si son appel est bien celui de la Communauté Saint-Martin. Le nombre de candidats dans les séminaires diocésains est réellement un sujet d’inquiétude et de prière pour moi. Je serai très heureux que tous les séminaires, les monastères et les communautés religieuses soient remplis de vocations. Les défis missionnaires sont tellement immenses et urgents… La question n’est pas : « Pourquoi des jeunes entrent à Saint-Martin ? », mais : « Pourquoi aussi peu de jeunes Français répondent à l’appel du Seigneur y compris dans les autres lieux de formation ? ». […]

Pourquoi la CSM connait-elle un tel succès ?

Tout d’abord, je vous répondrai que le succès n’est pas le nom de Dieu ! Ensuite, je vous signale que parler de succès, c’est déjà interpréter, et interpréter hâtivement. Avant d’être un succès, le nombre de séminaristes de la CSM est un fait, qui m’a conduit à une double interrogation. La première – ad intra est celle de notre responsabilité quant à l’accueil de tous ces jeunes hommes. En effet, recevoir autant de candidats, m’a posé la question du suivi de chacun, du discernement personnalisé, de la qualification et de la disponibilité de l’équipe des formateurs. En externe, je me suis posé une autre question : comment cela sera-t-il perçu ? Nous ne pouvons pas faire fi de l’image que nous avons, car nous appartenons à l’Église. D’une part, la Communauté prend et sera amené à prendre plus de place dans le paysage catholique  français. D’autre part, les prêtres ou les diacres que nous formons sont au service de l’Église universelle, comme une aide proposée pour la répartition du clergé. En effet, nous ne servons pas uniquement les diocèses français, mais nous pouvons être appelés à rendre un service à toute l’Église. Actuellement, nous avons  une implantation à Cuba et deux en Italie. On peut donc avoir l’impression qu’il y a beaucoup de monde mais proportionnellement aux besoins de l’Église, c’est une goutte d’eau !

Quelle est la spécificité de la formation proposée à la Communauté Saint-Martin ?

Comme tous les séminaires, nous essayons de vivre les quatre dimensions de la formation initiale : intellectuelle, spirituelle, humaine et pastorale. La formation humaine est assez virile, dans le sens où les choses sont dites clairement à chaque candidat, et où chacun est poussé à se dépasser pour connaître ses limites, ses fragilités, mais aussi ses potentialités. Elle comprend évidemment une formation à la liberté intérieure, au discernement, à la vie affective en vue de grandir dans une vraie maturité, et une formation spécifique à la vie familiale selon les us et coutumes de la Communauté. Vivre en communauté, c’est sortir de son individualisme, de son idéalisme parfois, souvent de son perfectionnisme. […]

La formation liturgique tient une grande place dans la formation spirituelle des séminaristes. Elle est, en effet, une école à la fois de vie intérieure et de vie ecclésiale. En cela, elle nous prépare à la vie du Ciel et elle est au cœur de la nouvelle évangélisation. Oui, la liturgie est une école de vie chrétienne, où notre moi « individualiste » et « possessif » découvre qu’il n’est pas le tout. […]"

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