Communiqué de presse du Collectif des amis d’Eléonore paru hier :
"Le Collectif Les Amis d’Eléonore demande aux responsables politiques de légiférer vis-à-vis des personnes trisomiques en cohérence avec les valeurs qu’ils affichent en Conférence nationale du handicap ! Demain a lieu la Conférence Nationale du Handicap, en présence de plusieurs ministres du gouvernement et clôturée par le Président de la République. Ils ne manqueront pas de rappeler les sempiternelles valeurs de solidarité et de respect qui les animent à l’égard des personnes handicapées et leur volonté de favoriser leur insertion dans la société.
Or ce même 8 juin 2011, le Sénat examine en 2e lecture le projet de loi de bioéthique, qui prévoit de systématiser la proposition du dépistage prénatal de la trisomie 21. Introduire dans la loi l’obligation, pour les médecins, d’informer toutes les femmes enceintes sur ce sujet est odieusement stigmatisant à l’égard des personnes atteintes de trisomie 21. En effet, qu’on le veuille ou non, en insérant cette obligation, la trisomie se voit frappée d’anathème auprès des 800 000 femmes concernées chaque année par une grossesse : étant la seule pathologie à faire l’objet d’un dépistage de masse, elle apparaît, implicitement ou explicitement, comme une maladie à éradiquer. Cette pratique, qui aboutira pour sûr à la disparition progressive de la population de personnes porteuses de trisomie 21, est en réalité une démarche eugénique.
De deux choses l’une : ou bien la classe politique est solidaire des personnes handicapées et alors elle ne laisse pas disparaître toute la population des trisomiques, ou bien elle accepte l’eugénisme et cesse les discours fallacieux et inutiles. C’est pourquoi, aujourd’hui, le Collectif Les Amis d’Eléonore, qui regroupe plus de 25 associations et 2700 familles, interpelle les responsables politiques : il publie une annonce (en 4ème de couverture du quotidien Le Parisien) pour dénoncer cette scandaleuse contradiction entre les déclarations des responsables politiques à la Grand-Messe du handicap et leurs décisions en catimini au Parlement. Il leur demande d’être cohérents, c’est-à-dire d’agir simplement en cohérence avec les valeurs qu’ils affichent. Il supplie également les sénateurs de refuser, mercredi 8 juin, d’obliger les médecins au « tout dépistage »."