En attendant l'examen en détail de son recours, Asia Bibi devra rester en prison. Lu sur le blog de Jeanne Smits :
"La Cour suprême du Pakistan vient d'accepter d'entendre le recours d'Asia Bibi, la femme chrétienne condamnée à mort pour « blasphème » pour avoir comparé les attitudes du Christ et de Mahomet après que des compagnes de travail musulmanes eussent refusé le verre d'eau qu'elle leur tendait comme « impur » – haram. La décision suspend l'exécution par pendaison décidée il y a cinq ans, date depuis laquelle la mère de 5 enfants est emprisonnée dans un couloir de la mort. Elle a aujourd'hui 50 ans.
La sentence capitale avait été confirmée par la cour d'appel du Lahore en octobre 2014 et la décision d'aujourd'hui aurait pu marquer la fin de la procédure si les juges avaient décidé de déclarer le recours d'Asia Bibi irrecevable.
Le recours de la jeune femme, qui conteste les accusations de blasphème, sera donc examiné en détail à une date qui reste à déterminer, a fait savoir l'avocat d'Asia Bibi, Saiful Malook. L'avocat de son accusateur, un dignitaire musulman local, a tenté en vain d'empêcher l'examen du recours pour un motif technique : son avocat soutenait qu'il avait été introduit hors délais.
Cette question sera examinée en même temps que les arguments d'Asia Bibi, ont fait savoir les juges.
En même temps que se déroule le volet judiciaire de cette affaire, le mari d'Asia Bibi en a appelé au président du Pakistan Mamnoon Hussain pour obtenir un « pardon » présidentiel ainsi que le droit d'émigrer en France avec son épouse.
La suspension de la sentence de mort autorise en principe Asia Bibi à quitter la prison (alors qu'il ne lui avait même pas été permis d'assister à l'audience de la Cour suprême) mais elle devra y demeurer pour des raisons de sécurité. L'accusation de blasphème est en effet souvent suivie de lynchage, souligne HazteOir en Espagne qui a contribué aux frais de sa défense et qui appelle la pression internationale à rester forte dans la mesure où elle n'est toujours pas en liberté."