Monseigneur Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, déclare à L'Express :
"Il est grand temps de passer du message à la réalité. Jusqu'à présent nous n'avons fait que parler de paix, mais les promesses sont restées sans lendemain. De fait, la paix manque, la confiance manque et la peur paralyse. Certes, il y a parfois des signes encourageants. Par exemple, à l'occasion de Pâques, les autorités israéliennes ont facilité les libertés de déplacement afin que les chrétiens de Galilée ou de Bethléem puissent venir au Saint Sépulcre. Ceci dit, les incidents quotidiens risquent de ruiner les bonnes volontés qui existent chez les Israéliens et les Palestiniens. Puisque nous venons de célébrer Pâques, je veux dire que rien ne se fera sans une conversion des coeurs.
Depuis quelque temps, des discussions diplomatiques et publiques portent sur le projet de reconnaissance de l'Etat de Palestine, par la prochaine assemblée générale de l'ONU, en septembre. Croyez-vous que le moment soit venu de proclamer l'Etat Palestinien?
Oui. Raison de plus pour que Israël et les Etats-Unis fassent le premier pas. S'ils devaient être les derniers, ce serait une honte. (…) Nous espérons tous ce vote de l'ONU. L'occupation est odieuse. Je dis souvent qu'elle fait du mal à l'occupé et à l'occupant, aux Palestiniens comme à Israël. Je demande à Israël, d'avoir cet acte de courage, de reconnaître l'Etat de Palestine, s'il veut donner l'image d'un pays démocratique. Je dis à Israël, n'attendez pas plus longtemps. Sinon, ce sera pire pour vous et pour les autres. (…) On ne peut pas attendre d'être débordé par les masses. Il est temps de franchir ce pas et de créer l'Etat Palestinien. C'est absolument nécessaire."