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L'Eglise : Vie de l'Eglise

La création d’un « ordinariat traditionnel » aurait notamment pour but d’obtenir un évêque

La création d’un « ordinariat traditionnel » aurait notamment pour but d’obtenir un évêque

Extrait d’une tribune du Frère Antoine-Marie de Araujo, Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, parue sur le site de L’Homme nouveau à propos de l’idée du père de Blignières concernant la création d’un « ordinariat traditionnel » en France, similaire à celui établi au Brésil pour l’Union Saint Jean-Marie Vianney et aux ordinariats personnels créés pour les anglicans souhaitant rejoindre l’Église catholique tout en conservant leurs traditions. Le Dr. Joseph Shaw, président d’Una Voce International, a réagi à cette proposition en exprimant la crainte que cet ordinariat ne confine la liturgie traditionnelle dans une sorte de réserve d’où elle ne pourrait sortir. Le Frère Antoine-Marie de Araujo souhaite ici dissiper quelques malentendus :

[…] Premièrement, l’ordinariat traditionnel proposé n’a pas pour fonction de remplacer, ni même d’englober les instituts (FSSP, ICRSP, IBP, etc.), paroisses ou communautés traditionnels qui célèbrent aujourd’hui l’ancien rite. Il n’est pas question de demander une structure dans laquelle devraient se ranger tous les catholiques traditionnels. 

La création d’un ordinariat a spécialement pour but d’obtenir un évêque (ou plusieurs), auquel les fidèles puissent demander les sacrements selon l’ancien rite latin. Cependant l’ordinariat traditionnel n’aura pas l’exclusivité de ce rite ; il ne sera pas « au-dessus », mais en un sens « à côté » des instituts, communautés et paroisses.

Insistons sur ce point : ce projet ne limite pas l’usage de la liturgie ancienne à cet ordinariat. L’appartenance à la nouvelle structure sera libre, et l’on pourra être « tradi » en-dehors d’elle. Les évêques diocésains pourront continuer à traiter directement avec leurs fidèles traditionalistes, s’ils le souhaitent ; mais certains d’entre eux préféreront laisser ce soin à l’ordinariat. L’évêque à la tête de l’ordinariat fera appel aux instituts traditionnels selon les besoins. Lui-même pourra rendre des service ailleurs.

L’ordinariat n’a donc rien d’un système fermé, universel et obligatoire. Il fournit seulement un moyen supplémentaire pour garantir aux fidèles l’accès aux sacrements dans la forme qui convient à leur bien spirituel. Ce moyen s’ajouterait aux propositions existantes, fournissant au réseau traditionnel les pièces qui lui manquent : un évêque ayant mandat, et la possibilité d’ouvrir des lieux de culte après consultation de l’évêque du lieu. […]

Calqué sur un ordinariat militaire, l’« ordinariat traditionnel », par sa nature même, ne peut pas isoler les traditionalistes. Au contraire, parce qu’il leur procurerait un moyen supplémentaire d’obtenir l’assistance pastorale dont ils ont besoin, ces fidèles ne craindraient plus d’être acculés, car ils auraient un ou plusieurs évêques capables de les comprendre et de répondre à leurs demandes légitimes.

Loin d’être un « ghetto », l’ordinariat offrirait un instrument juridique souple et ouvert, adapté à la situation diversifiée des catholiques attachés aux pédagogies traditionnelles.

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