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Valeurs chrétiennes : Education

La crise du vocabulaire

Elle est surréaliste quand on lit Michel Mathieu-Colas, linguiste de l’université Paris-XIII :

"Beaucoup de mots supposés connus sont ignorés, d’autres sont mal compris (occulter : «examiner», hégémonie : «caractère homogène») ou pris à contresens (concis : «développé», éphémère : «éternel»). On trouverait des exemples analogues dans des copies de ­toute provenance. Et cela n’est pas sans conséquences. Telle collègue du secondaire me racontait qu’un jour, ayant eu le malheur de dire à un élève «Tu es incompétent !», elle avait été accusée publiquement d’injure : l’élève, ne connaissant pas le mot, l’avait mal interprété. Dans un autre registre, les journalistes et les hommes politiques ne mesurent pas toujours les malentendus qui peuvent détourner leurs écrits ou leurs discours : j’ai observé que 25% d’un groupe d’étudiants ne comprenaient pas le mot xénophobie (ou le défi­nissaient mal : «peur de l’enfer­mement»). Quant aux médecins, imaginent-ils qu’un antiseptique puisse servir à «lutter contre les insectes» ? En fait, tous les domaines sont affectés : les lettres, le droit (où la précision du langage joue le rôle que l’on sait), la médecine, jusqu’aux mathématiques (comment résoudre un problème si l’on ne comprend pas tous les termes de l’énoncé ?). Devant cette situation, il est urgent de réagir. À partir d’un certain degré, la communi­cation est brouillée et l’on ne se comprend plus."

Michel Janva

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8 commentaires

  1. Le resultat brillant de l’école de nos pedagogues modernes dans laquelle, au nom de la liberté absolue, chaque enfant doit tout reinventer, selon son bon vouloir.
    Traduction moderne du fameux” du passé faisons table rase” qui, tout en pretendant se parer des vetements de l’Homme Nouveau, pour mieux tromper, a pour finalité de repousser l’homme dans les tenébres de l’ignorance.
    Ne cessons pas de prier, avec notre Sainte Mère, pour que le Seigneur nous vienne en aide.

  2. je suis dans la formation professionnelle et au sein d’une entreprise j’ai eu besoin de faire intervenir une personne du service du personnel pour recadrer un groupe de jeunes en contrat de professionnalisation.
    Le groupe, pas méchant en soi , mais des jeunes qui n’avaient pas bien compris l’enjeu de la formation ( une embauche en CDI ) et qui reproduisait à quelques années de’intervalle des situations vécues au collège ou au lycée .
    La personne qui est intervenue commence donc son discours ” cessez donc votre comportement potache ; vous n’êtes plus à l’école , abandonnez vos attitudes de potache ,etc …..”
    Celà dure 10 minutes , puis il s’en va . Et voilà , l’un des stagiaires qui me pose la question suivante ” mais pourquoi , il a nous traités de soupe” ? (potage )
    Il(s) n’avai(en)t rien compris à l’intervention

  3. Comme disait Revel, une langue dans laquelle on vous tend un tournevis lorsque vous demandez un marteau ne sert pas à grand chose. Il écrivait cela à propos de l’usage intempestif du verbe “réfuter” (argumenter pour invalider une affirmation) pour signifier récuser (se contenter de nier).
    Et l’on trouve cette déviation partout. Maintenant que l’on ne trouve plus de “Madame le Général”, comment faire la différence entre une femme ayant le grade de Général et l’épouse d’un officier du même rang (Madame la Générale) ?
    Autre exemple : il y a quelques semaines, je me suis retrouvé dans un magasin à une caisse tenue par une personne “malentendante”. Malentendant signifie-t-il sourd ou qui a une faible audition ? En d’autres termes, faut-il parler fort ou s’efforcer de faciliter la lecture sur les lèvres ?

  4. “la communication est brouillée et on ne se comprend plus”.
    C’est exactement ça.
    Et lorsque le pauvre “jeune”, handicapé par son vocabulaire de 400 mots (merci l’EN) n’arrive plus à trouver ceux nécessaires pour s’exprimer, il s’exprime avec ses poings – ou tout autre moyen violent à sa disposition puisque le langage n’est plus là.

  5. A propos d’adjectifs mal employés, “surréaliste” est toujours utilisé à tort et à travers – comme dans cet article… ;-)
    André Breton et les Surréalistes n’en finissent plus de se retourner dans leurs tombes, les pauvres !
    A la place, on pourrait dire de la crise du vocabulaire qu’elle “dépasse l’entendement”, par exemple.

  6. ce n’est qu’en partant du grec et du latin dans la formation de nos jeunes que nous les aiderons à éviter ce genre de contre-sens, pour ne pas dire de non-sens

  7. Confucius disait : “quand les mots perdent leur sens, les hommes perdent leur liberté”

  8. … et Platon quant à lui affirme :
    ” La perversion de la Cité commence par la ruine des mots ”

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