De Ivan Rioufol :
"Il ne faut évidemment pas attendre de ceux qui ont été à la source des crises actuelles qu'ils courent devant les micros reconnaitre leurs responsabilités. C'est ainsi que la crise de l'endettement public, qui devrait être l'occasion d'une remise en cause des politiques socialistes et interventionnistes, devient prétexte, au contraire, à accuser les banques, les spéculateurs, le capitalisme et ses mains invisibles. Quant à la rigueur et à l'austérité, ces deux mots restent imprononçables y compris à droite, alors qu'il faudra forcément en passer par là pour réduire les déficits. Mais les crises sont des épreuves de vérité, et la droite comme la gauche retardent en vain cette pénible échéance en se rassurant comme elles peuvent sur l'état de la société ou des finances. Or les citoyens sont beaucoup plus lucides que leurs dirigeants, en tout cas sur les réalités quotidiennes qui ne correspondent pas aux descriptions melliflues de la pensée dominante. Ceci n'est certes pas une nouveauté, mais cet été n'a fait qu'aggraver le problème. A quoi bon toujours retarder l'inexorable inventaire des erreurs commises et des rêves brisés ?"