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France : Politique en France

La crise politique se double d’une crise financière

La crise politique se double d’une crise financière

La commission des finances du Sénat se réunit en urgence, à la suite des nouvelles données budgétaires transmises par Bercy. Le rapporteur général Jean-François Husson (ex-LR) fait part de sa colère après avoir pris connaissance des chiffres.

Depuis des semaines, les parlementaires attendent les grandes lignes d’un budget de l’État 2025, qui en l’absence d’un nouveau gouvernement, se limite à une reconduction des niveaux votés l’an dernier.

Les chiffres traduisent un nouveau dérapage, par rapport à la trajectoire budgétaire réactualisée au printemps. Certaines dépenses progressent, et les recettes ne sont pas au rendez-vous des attentes : le ministère de l’Économie et des Finances a mis en garde contre une nouvelle aggravation du déficit public (État, Sécurité sociale et collectivités territoriales). Il pourrait atteindre 5,6 % cette année, loin des 5,1 % ciblés en fin d’année. En l’absence d’économies significatives, il pourrait se creuser à 6,2 % du PIB l’an prochain, au lieu des 4,1 % imaginés.

Pour l’an prochain, la direction générale du Trésor estime que le respect « a minima » des nouvelles règles européennes imposera un effort de 30 milliards d’euros d’économies à placer dans le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025.

Jean-François Husson souligne :

« La situation est calamiteuse. On est au bord du précipice, les comptes publics sont dans le rouge violet ».

Accusé de « rétention d’informations » au printemps, Bruno Le Maire s’était engagé à faire preuve de transparence devant les parlementaires à l’avenir.

« Ne pas l’avoir transmise c’est proprement méprisant. C’est très grave. L’exécutif se livre à des pratiques qui datent. Tout cela va finir par ressembler à un très grand mensonge d’État sur la réalité de la situation budgétaire de notre pays. La démocratie, ce n’est pas confisquer le débat ».

Dans son courrier adressé aux parlementaires, le ministère de l’Économie et des Finances fait état de remontées inquiétantes : la Direction générale des finances publiques (DGFIP) anticipait des recettes de TVA moins importantes que ses modélisations.

Claude Raynal, à la tête de la commission des finances du Sénat, déclaré :

« Sans surprise les prévisions du gouvernement ont été trop optimistes. Le gouvernement démissionnaire n’a plus les moyens d’action pour tenir les dépenses. Cela accentue la perte de confiance dans les prévisions budgétaires ».

Par ailleurs, l’augmentation des dépenses des collectivités territoriales pourraient « dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros par rapport » à la trajectoire de déficit envoyée à la Commission européenne en avril. Jean-François Husson dénonce Bercy :

« Tout le monde va devoir être sérieux, mais de grâce, que l’État arrête de désigner d’autres coupables que lui-même ».

Claude Raynal qualifie la sortie du gouvernement sur ce sujet de « plaisanterie traditionnelle ». Les dépenses des administrations locales représentent environ 20 % de la dépense publique, et 10 % de l’endettement public.

La France, sous le coup d’une procédure pour déficit excessif, doit indiquer son plan d’action fin septembre à la Commission européenne.

Des pistes d’économies, on en connaît. Il y a quelques jours, l’hypothèse de la nomination du patron du CESE, le franc-maçon Thierry Beaudet, à Matignon nous rappeler que le CESE nous coûte chaque année 47 millions d’€ (budget 2024)… Evidemment, on peut évoquer aussi les subventions à la presse et aux associations politisées et souvent parasites. Sans oublier le gouffre financier que représente les aides à l’immigration, à commencer par l’Aide Médicale d’Etat.

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3 commentaires

  1. Les deux crises sont malheureusement indissociables.
    Déjà en 1830, au début de la Monarchie de Juillet, le baron Louis (1755-1837), ministre des finances expérimenté et âgé de 75 ans, disait à Guizot (1787-1874), ministre ambitieux de 43 ans, au cours d’un conseil, « Faites-moi une bonne politique et je vous ferai de bonnes finances ».
    Nous sommes bien loin de cela.
    La France a besoin d’un Premier Ministre et d’un grand argentier compétents. Je ne vois personne. Il lui faut des gens du même calibre au moins dans les fonctions régaliennes.
    Tous manquent à l’appel ou s’appellent « Désiré viens-tu ? ».
    En fait il s’agit d’une crise institutionnelle qui révèle que le RN avec ses 126 députés (+ les alliés du camp Ciotti) est incontournable.

  2. La France est en faillite depuis un bon bout de temps, et tout le monde le sait.
    Depuis des dizaines d’années la Cour des Comptes et différentes commissions des finances dénoncent les gabegies, scandales, détournements de fonds,…
    Il devrait y avoir des centaines de politiques derrière les barreaux … qu’en est-il ? de droite comme de gauche, ils se congratulent au sein des loges.
    Ces professionnels de la ripoux-blique font semblant de découvrir et de s’offusquer de la situation calamiteuse de nos finances. Cependant, ils sont tous complices de la catastrophe en cours car ils n’ont rien fait !
    N’allons plus voter pou ces voleurs et menteurs. Ne les écoutons plus. Une seule chose à leur dire:
    “Mesdames et Messieurs quittez le navire France avant que nous vous jetions àla mer”

  3. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, commençons par supprimer tout subvention, à quelque niveau de que ce soit -parlementaire, national, départemental, régional, communal- à toute association, fondation, … Il suffit de garder la défiscalisation des “dons aux œuvres”, qui est une application du principe de subsidiarité; si l’on veut améliorer la justice sociale, il serait d’ailleurs préférable que cette défiscalisation se fasse par un crédit d’impôt et non une réduction d’impôt, celle-ci ne profitant qu’aux moins de 50% des foyers fiscaux qui paient de l’impôt sur le revenu.

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