Le Salon beige a interrogé Augustin Debacker, rédacteur en chef de la nouvelle revue bretonne Kroaz ar Vretoned, dont, le premier numéro est en accès libre sur le site internet :
Pourquoi lancer une nouvelle publication ? D’où vient ce nom Kroaz ar Vretoned et que signifie-t-il ?
Depuis quelques années maintenant, il n’existe malheureusement plus de journaux catholiques bretons, hormis les journaux diocésains que nous pouvons connaître. C’est pourquoi notre journal a été créé : pour combler un trou dans la presse bretonne, pour faire entendre la voix des catholiques bretons et faire découvrir la Foi bretonne et l’ensemble du patrimoine catholique breton.
Kroaz ar Vretoned (La Croix des Bretons) était un hebdomadaire créé en 1898 par François Vallée pour répondre à une demande bretonne, et plus spécifiquement des Côtes d’Armor. Le journal était en breton, et présentait des articles sur des sujets variés, comme la religion, la langue, l’histoire de la Bretagne ou encore sur certains sujets sociaux et économiques. C’est en hommage à ce premier journal, et notamment à François Vallée, que nous avons choisi de prendre ce nom.
Toutefois, parce qu’aujourd’hui seule une petite partie des bretons parlent encore la langue bretonne malheureusement, notre journal est en français et souhaite plutôt faire “transpirer” la langue bretonne, comme une invitation à la découverte de cette belle langue lancée à nos lecteurs.
Cette publication bretonne est-elle identitaire ?
Kroaz ar Vretoned n’est pas un journal politique, et souhaite simplement défendre la Foi et l’inculturation en Bretagne, c’est à dire l’annonce de l’Evangile via l’ensemble du patrimoine breton. En ce sens, notre journal souhaite présenter et faire connaître notre spécificité catholique bretonne pour qu’elle puisse rayonner au sein de l’ensemble français.
Nous sommes profondément attachés à la France, mais nous sommes également conscients de l’importance de la subsidiarité et la protection des particularités locales, à commencer par notre belle culture catholique bretonne, pour pouvoir avancer tous ensemble vers le Bien Commun.
Vous déclarez vouloir participer à la formation des catholiques sur la Doctrine Sociale de l’Eglise. En quoi cette doctrine est-elle encore pertinente aujourd’hui ?
La Doctrine Sociale de l’Eglise, par de nombreux aspects, possèdent des clés de compréhension uniques pour analyser les actuelles dynamiques politiques, sociales et économiques, et les éclairer à la lumière de l’Evangile.
Plus concrètement, nous avons par exemple fêté en Mai le 130°anniversaire de l’Encyclique Rerum Novarum, considérée comme le premier texte de l’enseignement social de l’Eglise. Que ce soit sur la protection des plus faibles et la charité chrétienne, sur les risques de dérives mercantilistes, sur l’importance de la subsidiarité ou encore la place de l’autorité parentale, cette encyclique garde toute son actualité aujourd’hui, notamment sur des questions telles que la bioéthique ou encore la place de la famille.
En ce sens, nous souhaitons donc apporter notre pierre à l’édifice de la formation des catholiques à la Doctrine Sociale de l’Eglise, en montrant également par des exemples concrets sa pertinence au quotidien.
Quel est votre rythme de publication ? Combien de personnes y participent ?
Kroaz ar Vretoned est publié tous les mois. Je suis actuellement le principal contributeur avec l’aide de deux amis, mais toutes les bonnes volontés sont les bienvenues pour soutenir notre journal, et participer à son rayonnement !