Henri Hude a publié une analyse en 2 parties de la réforme des procédures de reconnaissance de nullité de mariage : ici puis là. Extrait :
"Les esprits sont imprégnés de culture relativiste, libertaire et individualiste. C’est vrai surtout en Occident et le devient dans le monde entier. Or, le mariage chrétien est tout le contraire de cette culture : fondé dans l’Absolu, lien perpétuel où s’accomplit la liberté, fondateur d’une communauté où se dépasse l’individualisme.
Par conséquent, (c’est mon opinion, mais elle n’est pas dans le texte du pape) les personnes complètement imprégnées de cette culture sont suspectes d’incapacité à contracter un mariage chrétien réel et non nul (comme d’ailleurs de signer n’importe quel contrat avec l’intention de s’y tenir). A leur consentement risquera en effet de faire défaut la toute première des conditions de tout consentement : la connaissance, ici la simple compréhension de ce dont il s’agit, la culture permettant de comprendre la possibilité, la nature et la valeur de l’union matrimoniale et d’en accepter les obligations.
Si donc de telles personnes pétries de relativisme ont apparemment contracté des mariages chrétiens, et même si elles viennent de familles chrétiennes et pratiquantes, il est possible que nombre de leurs mariages soient nuls. Même si l’autre conjoint avait l’intention sérieuse de se marier chrétiennement, l’union tout entière peut être frappée de nullité, parce qu’un seul vrai consentement ne suffit pas. Soumis à la logique relativiste, le mariage chrétien n’est en fait qu’un coup de goupillon donné sur une relation individualiste, libérale, hédoniste et malthusienne. Si donc un tel mariage fait faillite, comme c’est trop souvent le cas, sa nullité doit certainement être reconnue.
Dans un temps de société chrétienne et de culture réaliste, tous les mariages pouvaient être présumés valides, parce que les prérequis culturels étaient assez bien compris par tous. Dans un temps de culture et de société relativistes, la présomption est parfois presque inversée. Par suite, le souci de protéger la liberté (celle de se marier authentiquement) devient un moyen privilégié de la protection juridique du mariage, dans une situation où la culture en dilue l’authenticité. Telle est la situation."