Jeanne Smits revient longuement (article en accès libre) sur la décision 6 du rapport sur la croissance, et qui a trait à l’éducation. Extrait :
"Si elle vient au secours de la volonté de «permettre aux parents de choisir librement le lieu de scolarisation de leurs enfants», il est plus qu’imprudent de ne pas souligner que par ce biais, c’est-à-dire par la révision des contrats liant les écoles privées à l’Etat, c’est un contrôle accru qui s’exercera sur les établissements ; on sera «très strict sur la nature des enseignements et le respect des valeurs de la République». […]
[J]e suis sûre qu’elle annonce un contrôle accru sur les écoles privées aujourd’hui «sous contrat». J’ajouterai que tout le système vise non point seulement à donner aux parents un choix ou une illusion de choix, mais à changer le caractère des écoles libres et à limiter sévèrement leurs droits de recrutement, au nom de la «mixité sociale». Il ne faut pas en effet citer la «décision 6» sans la «décision 153» qui la complète explicitement : «[…] il est proposé de permettre, dans un premier temps à titre expérimental, comme en Suède, l’installation dans les quartiers défavorisés d’établissements privés conventionnés, en accordant à chaque famille un financement global par élève.» […]
La commission Attali a cité l’exemple de la Suède […]. Cet exemple mérite d’être étudié à fond avant de s’enthousiasmer […]. Certes, la Suède a multiplié le nombre de ses «écoles indépendantes» […]. En contrepartie, elles doivent accueillir les enfants par ordre d’inscription («premier venu, premier servi»), elles n’ont aucune possibilité de sélection, ni des familles, ni par rapport au dossier des élèves et encore moins en demandant leur adhésion à un projet religieux […] les écoles privées suédoises, pour être conventionnées, sont obligées de satisfaire sans faille aux objectifs de l’enseignement fixés par l’Etat, de respecter le principe étatique de la «démocratie» au sein de l’école, et celui de la tolérance et de la non-discrimination."