Lu dansles 4 Vérités, cette réflexion de Guillaume de Thieulloy à propos du rapport de la commission Balladur sur la réforme des collectivités territoriales :
"À droite, spontanément, nous pensons que la décentralisation est une application du principe de subsidiarité : gouverner au plus près des intéressés, pour une meilleure efficacité et pour une plus grande légitimité de l’action politique. Mais la décentralisation a été tout le contraire. Exactement comme la subsidiarité dans l’Union européenne est le contraire de la subsidiarité. De même que la subsidiarité selon l’UE consiste à déléguer aux États membres ce que l’Union ne veut pas assumer, la décentralisation selon la Ve République consiste à sous-traiter aux collectivités territoriales les missions que l’État ne veut plus exercer. On a donc procédé exactement à l’envers. C’est pourquoi la structure de financement des collectivités est absurde : la moitié de leurs ressources provient… de l’État ! Par conséquent, les exécutifs locaux n’ont pas à assumer les conséquences (notamment électorales) de leurs choix politiques. Au lieu de responsabiliser, la décentralisation a contribué à diluer davantage les responsabilités.
Certes, je me réjouis que le vieux mythe jacobin de la «République une et indivisible», aussi inepte que liberticide dans sa volonté d’uniformisation de toutes les provinces françaises, soit désormais rangé au rang des antiquités. Mais pourquoi ne pas en profiter pour proposer un autre principe de gouvernement, vraiment sage celui-ci : celui qui prend une décision la finance et en assume les conséquences électorales ? C’est très facile à mettre en place : il suffit d’en finir avec la dotation d’État aux collectivités. En échange, il faudrait que l’État cesse de considérer les collectivités comme des vaches à lait à qui il peut «refourguer» à sa guise les conséquences financières de ses décisions […]. Le problème n’est pas de créer des collectivités capables de rivaliser en démographie ou en PIB avec les Länder allemands. Le problème est d’être plus efficace et plus légitime. Faute de savoir qui fait quoi, les Français se méfient de la décentralisation telle qu’elle est pratiquée depuis bientôt 30 ans. Tout ce qu’ils savent, c’est qu’à chaque nouvelle vague de décentralisation, leurs impôts augmentent, sans que pour autant le service évolue nettement."
MJ
AML
Bien vu : je partage tout à fait cette analyse ! A quand cette responsabilité assumée de celui qui décide ? C’est beaucoup trop facile de faire de la politique dans ces conditions. En fait tout un chacun en est capable : je promets telle chose, et ensuite je prends dans la poche des contribuables (qui portent d’ailleurs bien leur nom !)pour faire aboutir mon projet, et après “on” viendra parler des “actions” menées par un tel ou tel !
Ainsi dans ma région, on est en passe de doter tous les collégiens d’un ordinateur portable ! Aux frais de qui ? de moi entre autres dont les enfants, ou étudiants ou en privé, n’ont pas ce joujou !!! Il y a quelque temps, c’était chaque premier enfant qui était doté d’un cosy pour le transport en voiture !!! On a aussi connu le dictionnaire distribué à chaque collégien et l’agenda pour les collèges et lycées !! Le seul mot dont le sens est absolument inconnu de nos politiques, est le mot ECONOMIE. Il faut que tout cela cesse au plus vite ou alors…