Anne Coffinier analyse dans les Echos la lettre de Vincent Peillon. Extraits :
"Dans sa lettre du 4 janvier adressée aux recteurs,
Vincent Peillon affirme sa volonté de révolutionner la société en se
servant de l’école : "le gouvernement s’est engagé à s’appuyer sur la
jeunesse pour changer les mentalités, notamment par le biais d’une
éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles",
affirme-t-il en début de lettre. On remarque les termes : "s’appuyer sur
la jeunesse" pour "changer les mentalités". Qui ? Le gouvernement.En réalité, c’est donc lui qui choisit les orientations politiques et
morales qui doivent prévaloir dans la société. Ce n’est plus la famille,
l’école et la société adulte qui éduquent la jeunesse. Contrairement à
la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, c’est donc
désormais l’État en France qui se pose en seul détenteur de la vérité.
On assiste à une dérive théocratique de l’État républicain actuel. Et
cette jeunesse, qui, par définition, ne possède pas encore les repères
lui permettant de poser des choix par elle-même, il la mobilise dans le
sens qu’il juge bon, selon le schéma de la révolution culturelle.La position de Vincent Peillon est vraiment choquante. Lorsqu’il
s’appuie sur la jeunesse comme moteur révolutionnaire, renouant avec
l’esprit de 1968, le gouvernement sort à l’évidence de son rôle : il
instrumentalise la jeunesse à des fins politiques, pour changer les
représentations sexuelles et morales dominantes. Ce faisant, il change
les règles du jeu au sein de l’École publique en abandonnant
ostensiblement l’exigence de neutralité.L’État sort également de son devoir de neutralité et de respect des
droits éducatifs familiaux et de l’intimité des enfants lorsque le
ministre demande aux recteurs de renforcer les campagnes d’information
sur la ligne azur. Ainsi, contrairement à ce qui est affiché, il ne
s’agit plus de lutter contre des stigmatisations homophobes en tant que
telles, il s’agit bien plutôt d’inciter activement les jeunes en
recherche d’identité (comme le sont par construction tous les
adolescents) à explorer pour eux-mêmes la voie de l’homosexualité ou de
la transsexualité.De même, lorsque le ministre encourage les recteurs à faire intervenir
davantage les associations de lutte contre l’homophobie, il encourage en
pratique l’ingérence dans l’enceinte de l’école d’associations
partisanes engagées dans la banalisation et la promotion des
orientations sexuelles minoritaires, si l’on se réfère à la liste des
associations agréées par l’Éducation nationale pour intervenir sur ces
thématiques dans les établissements. Il favorise donc des prises de
paroles unilatérales auprès des jeunes, sur un sujet qui n’a pas encore
été tranché par le législateur.Tout cela relève-t-il vraiment du rôle de l’État ? Est-ce davantage le
rôle de l’école ? Est-ce judicieux si l’on veut que les familles aient
une relation confiante et paisible envers l’institution scolaire ? […]L’école, publique comme privée, doit se recentrer sur sa mission propre
et se garder de vouloir traiter à chaud les sujets polémiques. […] Durant la période soviétique, comme durant d’autres périodes
totalitaires, il était habituel de se servir des enfants pour démasquer
et sanctionner les opinions dissidentes des parents. C’était l’époque de
la délation par ses propres enfants. Revenir à de telles pratiques
inhumaines et profondément immorales serait une grave régression de
l’État de droit.Non content enfin de mettre au pas les écoles publiques, le
gouvernement entend aussi museler les écoles privées en bafouant
clairement leur caractère propre. Il est évident que les écoles dont le
projet éducatif et l’identité sont fondés sur la foi seront opposées à
la légalisation du mariage homosexuel. Leur demander d’être neutres sur
ce sujet n’a aucun sens, si ce n’est celui de leur faire renier purement
et simplement leur vocation spécifique. […]"
Dominique
Cet article est risible et prouve que la république a ôté toute mémoire aux Français, car cette théocratie totalitaire existe depuis la naissance de l’école républicaine. Lisez plutôt : http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/107-l-ecole-conquete-republicaine-ou-oeuvre-royale
Olivier
C’est ce que j’allais dire, ce n’est pas une dérive, c’est son essence. L’école publique a été crée pour républicaniser les esprits, rien de plus et de faire des bons ouvriers et des bons soldats.
Et la droite française n’a pas le bagage intellectuel pour lutter contre cela car elle se réclame des valeurs de la république.
Denis Merlin
En réalité, tous doivent être d’accord sur les droits de l’homme qui défendent et obligent tout le monde. L’homme a une destinée qui n’est pas de ce monde, une destinée transcendante, c’est une donnée de la raison et non de la foi. A ce titre, elle est universelle.
Dès lors, ce qui est criticable, ce n’est pas d’avoir une doctrine car la raison est universelle, mais d’en avoir une en désaccord avec les droits universels de l’homme, donc la raison universelle de l’homme, qui réservent aux parents et non à l’Etat la priorité dans le choix du genre d’éducation à donner.
Yves G
L’article de Vexilla galliae est intéressant mais je ne vois pas pourquoi il rendrait risible celui d’Anne Coffinier.
Vous pourriez élaborer ?
Cosaque
Le terme de “dérive théocratique de l’État républicain” est TTB vu !
azerretyu
Ce n’est pas une dérive. La nature même de la société démocratique (au sens moderne, depuis Rousseau, Montesquieu, la Révolution etc.) est d’être un tout composé d’individu dont le tout est la seule finalité.
La société démocratique moderne est donc par essence totalitaire. Tout pouvoir émane de la nation. Le peuple est la finalité de tout. Les individus (et donc l’enfant) appartient à ce tout. La famille n’est tout au plus qu’une subdivision de l’Etat.
PG
Question : la théorie du gender rendue obligatoire dans l’enseignement ”scientifique” depuis SARKOZY, c’est aussi théocratique républicain que l’interdiction du débat faite à l’école catholique par PEILLON, ou je me trompe ?
[email protected]
Je me demande s’il ne vaut pas mieux être copte en Egypte que chrétien dans la République de Peillon.
LB
Il n’y a pas de dérive, l’État socialiste est par essence totalitaire, et ce fait dieu contre Dieu. La révolution culturelle et le grand bond en avant ont déjà fait leur preuve.