Les croisades, l’Inquisition, la chrétienté médiévale, les femmes, les Borgia, les guerres de Religion, Galilée, le fascisme et le nazisme… Autant de désinformations sur l’Eglise, auxquelles répondent de nombreux historiens, sous la direction de Jean Sévillia, dans L’Eglise en procès, la réponse des historiens.
A travers des textes de Jean-Christian Petitfils, Sylvain Gouguenheim, Olivier Hanne, Martin Aurell, François Huguenin, Grégory Woimbée, Olivier Chaline, Jean-Louis Benoît, Eric et Emeline Picard, Christophe Dickès, Yves Chiron, Frédéric Le Moal, Bernard Lecomte et Jean Sévillia, ce livre collectif se fixe pour objectif d’examiner si les accusations lancées contre l’Eglise sont fondées ou non.
Jean Sévillia indique d’où vient cette désinformation :
A s’en tenir aux temps modernes, la polémique contre l’Eglise catholique occupe une grande place, dès le XVIe siècle, chez les théologiens protestants qui recourent notamment à des arguments historiques en critiquant les croisades, l’Inquisition, la colonisation espagnole et portugaise dans le Nouveau Monde, le rôle et le faste de la cour pontificale, etc. Le même argumentaire est ressorti, actualisé, par les penseurs des Lumières au XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, le rationalisme, le scientisme et les théoriciens des courants d’idées issus de la Révolution française se conjuguent pour mener un combat frontal contre l’Eglise, accusée de complicité avec l’ancien monde. Là encore, des pages entières de l’histoire nourrissent la controverse : il en sera de même, au XXe siècle, avec les partisans du matérialisme, du marxisme et de l’ultra-laïcisme qui mettront en exergue des épisodes du passé susceptibles de décrédibiliser le catholicisme. Mais en remontant plus haut dans le temps, depuis le Discours contre les chrétiens du philosophe romain Celse, au IIe siècle, jusqu’aux critiques de l’Eglise romaine par les auteurs byzantins à partir du XIe siècle, on s’aperçoit que les polémiques contre le christianisme ou entre les différentes confessions chrétiennes recourent constamment à des arguments ou à des images tirées du passé. Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que datent les procès intentés à l’Eglise sur la base de son histoire.