La 30ᵉ conférence annuelle des ambassadeurs, qui se tient d’ordinaire fin août début septembre, est annulée, en raison… des Jeux paralympiques.
Depuis 1993, hormis durant la crise du Covid, les représentants diplomatiques français sont reçus à l’Élysée et au Quai d’Orsay par le président de la République et le ministre des Affaires étrangères, dans l’objectif de fixer les grandes orientations de politique étrangère, les priorités, … Le site officiel de la diplomatie française précise :
« Ce rendez-vous permet aux plus hautes autorités de l’État et au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de donner les orientations annuelles qui guideront le travail des représentants de la France à l’étranger et auprès des organisations internationales (…) C’est un moment central pour la diplomatie française rythmé par des moments forts ».
Au Quai d’Orsay, nombre de diplomates voient cette annulation officielle comme un nouveau signe du manque d’intérêt des autorités pour leur travail, déjà mis à mal en 2022 après la réforme du corps diplomatique. Désormais, puisqu’il n’y a plus de diplomates de carrière, le « copinage » semble devenu légion au ministère des Affaires étrangères (MAE).
Après la perte de quelque 20 000 emplois en vingt ans, un tiers des agents du Quai d’Orsay a envisagé ou envisage de quitter définitivement le MAE qui ne représente que 0,7 % du budget de l’État. Le réseau diplomatique français est aujourd’hui le 5ᵉ au monde, perdant deux places en un an, selon le centre de réflexion australien The Lowy Institute, avec 249 ambassades et consulats et 16 représentations permanentes auprès des instances multilatérales. Quelque 14 000 agents sont employés par le Quai d’Orsay.
Avec la multiplication des crises à l’international, la diplomatie française semble être en perte de vitesse. Le mardi 27 août, le chef d’état-major des armées françaises s’est exprimé devant les responsables du Medef et de dix grands groupes français :
« On entre résolument dans une nouvelle ère, un Occident qui est contesté (…) et une fragmentation de l’ordre international extrêmement forte ».
« Il faut se préparer à des temps très durs pour l’Occident ».
« Le recours à la force est désinhibé et apparaît comme la manière la plus forte d’imposer sa volonté et de résoudre les différends ». « Ce qui se met en place, on va devoir vivre avec ».
Michel
En France, avec Macron, il n’y a pas que la diplomatie qui est en berne…
Zabo
Logique, la politique étrangère étant dictée par Washington et Londres !
sessi
Cela semble illustrer un manque d’intérêt croissant des autorités pour le travail diplomatique, surtout après la réforme controversée du corps diplomatique en 2022. En Afrique, la situation devient critique : https://www.ivoireland.com/10852/depute-denonce-presence-armee-francaise