Mgr Giampaolo Crepaldi, archevêque de Trieste, a introduit la présentation du deuxième rapport sur la doctrine sociale de l'Église, publié par les éditions Cantagalli :
"Une doctrine sociale de l'Eglise entendue comme une proposition laïque avec laquelle dialoguer avec le monde, est acceptée, parce qu'elle est susceptible d'être inoffensive. Mais une doctrine sociale qui considère que le christianisme est non seulement utile, mais indispensables à la construction d'une société vraiment humaine, comme le dit le §4 de Caritas in veritate, serait combattue à l'intérieur et hors de l'Eglise."
Pour Mgr Crepaldi, il y a deux manières de comprendre la doctrine sociale de l'Eglise:
"comme éthique partagée, pour guider le monde ou comme instrument pour ouvrir une place à Dieu dans le monde, [et quand elle est comprise de cette seconde manière ] il y a une réaction dans le monde et il y a aussi une réaction dans l'Église. Le monde ne l'accepte pas, et beaucoup dans l'Église ne l'acceptent pas non plus."
L'archevêque de Trieste a mentionné de nombreux cas d'entrave à l'exercice de la foi chrétienne en Angleterre, la législation fortement opposée à la vie et à la famille en Espagne, l'adoption de la loi pour l'euthanasie et le suicide assisté aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg, la grande consultation sur la réforme de la loi sur la bioéthique en France, qui ne promet rien de bon. S'inscrivent aussi dans ce climat hostile, les attaques contre le pape Benoît XVI. Mgr Crepaldi a rappelé la longue bataille contre la réforme de la santé du président Obama, conduite par les évêques des États-Unis.
"Non pas contre la réforme elle-même, ou contre sa nécessité, mais contre certains aspects de la loi qui prévoyaient un financement fédéral pour l'avortement et ne permettait pas un exercice légitime du droit à l'objection de conscience. On sait, cependant, que les évêques n'étaient pas tous sur cette ligne et que, dans le monde catholique américain, de nombreux secteurs parmi les instituts religieux et les établissements sanitaires catholiques ont plutôt fait de la propagande en faveur de la loi, en opposition ouverte avec les indications des évêques. Rien ne peut justifier le soutien à l'avortement, mais de nombreux catholiques américains ont pensé qu'une assistance sanitaire accrue pour les pauvres pouvait le justifier, et ils ont mis de côté les recommandations des évêques."
Mgr Crepaldi a souligné combien même dans la réception de l'encyclique Caritas in veritate, il y a au moins deux tendances au sein du monde catholique :
"De vastes secteurs des théologiens catholiques et des universités catholiques n'acceptent pas la ligne enseignée par Benoît XVI et continuent à parcourir des sentiers théologiques partiaux, voire même réfutés par le magistère. Il y a des universités dans lesquelles une thèse de doctorat sur la pensée de Joseph Ratzinger est considéré avec méfiance."
PK
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne cherche pas à se faire des amis…
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