Laurent Wauquiez est interrogé dans Le Point. Extraits :
"Depuis la Manif pour tous et le succès du livre de Zemmour, on a le sentiment que la doxa dominante est pour la première fois depuis longtemps passée à droite. Êtes-vous d'accord avec cette affirmation ?
"J'en suis convaincu. Il y a une bascule : on a un pays qui, depuis trente ans, était marqué par une pensée dominante de gauche. Aujourd'hui, tout le monde constate que nous allons dans le mur, économiquement, socialement, donc cela crée un sursaut. Un certain nombre de personnes disent : "On en as ras le bol de cette pensée de pseudo modernité de gauche qui prétend qu'il faut faire ça parce que c'est moderne." Des débats qui jusqu'à présent étaient pris dans une espèce de gangue se rouvrent parce que le pays va tellement mal que plus personne ne peut accepter cette dictature idéologique de toute la mouvance Terra Nova et compagnie. Cette libération est intéressante. Je suis convaincu que nous sommes dans une époque comparable à l'entre-deux-guerres et à ce que Marc Bloch appelait "l'étrange défaite". La France tombe car elle n'arrive pas à penser le monde nouveau qui l'entoure. Une partie de ses élites, de ses politiques, de ses intellectuels, n'a pas le courage de secouer la poussière et de penser différemment. C'est ma principale crainte pour le pays : notre incapacité à penser le communautarisme qui nous ravage, notre incapacité à réimaginer le système social, notre incapacité à revoir notre système d'éducation. Dans des phases comme celle-là, on a besoin d'idées neuves. Le fait qu'il y ait une réaffirmation d'une nouvelle pensée de droite est un des principaux messages d'espoir.
Mais il n'y a pas que les intellectuels qui ont bougé, l'opinion aussi a bougé ! Les Français qui, dans les années 90, croyaient que la CGT défilait dans la rue pour défendre les droits acquis de tout le monde ont bien compris que c'était en réalité pour défendre leurs petits privilèges à eux. Ils savent à présent que l'espèce de discours guimauve, filet d'eau tiède, entraînera la mort de notre système. L'évolution de la pensée de l'opinion publique est un message d'espoir de même nature que celui du réveil des intellectuels.
Certains parlent de révolution conservatrice, le terme vous semble-t-il approprié ?
Ce n'est pas une révolution conservatrice. Au fond, ce sont des gens qui veulent que les choses changent. Leur message est simple : pour réussir, redevenons ce qu'on était ! Ce n'est pas conservateur, nous avons énormément de réformes à faire, il y a une méritocratie républicaine à redécouvrir, un rapport à la réussite et à l'entreprise à améliorer, je pense qu'il faut que nous retrouvions ce qui faisait le génie français.
Comment expliquez-vous que les intellectuels se fassent mieux entendre que la classe politique ?
Il y a toute une partie de la classe politique que je trouve tétanisée, qui manque de courage et d'audace, qui est prisonnière de sa lâcheté et qui n'a pas compris que ce que l'on reprochait à la droite et au centre ce n'était pas d'en faire trop mais, au contraire, de n'en faire pas assez. C'est ce réveil que je porte. Quand je dis, il y a déjà quatre ans, que notre système de protection sociale ne protège plus mais fait de l'assistanat, tout le monde me tombe dessus, la classe politique comme médiatique qui manque singulièrement d'un diagnostic de ce qui se passe dans le pays.
Que doivent faire les leaders de droite pour être plus audibles ?
Il faut dire, assumer les choses. Quand, au lendemain d'un attentat terroriste, les premières paroles sont "pas d'amalgame", c'est l'exemple typique des lâchetés qui nous conduisent dans le mur. Quand on prétend que l'on n'a pas de problème de compétitivité, c'est faux. On a besoin de débat, de se secouer pour s'en sortir. […]"
Damien
La doxa dominante est passée à droite mais pas l’UMP, n’en déplaise à M Wauquiez !
Bernard Mitjavile
Laurent Wauquiez distingue le réveil des intellectuels et celui de l’opinion publique. En fait l’opinion publique, concernant la plupart des grands débats de société, a évolué plus vite que les “intellectuels” supposés comprendre le monde avant tout le monde et les a précédés.
C.B.
“on a un pays qui, depuis trente ans, était marqué par une pensée dominante de gauche.”
Il serait plus exact de dire “on a un pays qui, depuis trente ans, subissait un lavage de cerveau par une nomenklatura de gauche”.
“notre incapacité à penser le communautarisme qui nous ravage, notre incapacité à réimaginer le système social, notre incapacité à revoir notre système d’éducation”: s’il pense que “notre” désigne “le peuple français”, il se trompe certainement; son “notre” ne désigne que la petite nomenklatura umpiste.
“il n’y a pas que les intellectuels qui ont bougé, l’opinion aussi a bougé”
Là encore, il serait plus exact de dire que, constatant que l’opinion a bougé, quelques intellectuels aussi ont bougé.
“ce qui faisait le génie français”: on a tout fait pour faire honnir les valeurs du patriotisme, du respect de la famille, de la culture du travail. La dernière remarque est juste: “se secouer pour s’en sortir” au lieu d’attendre la becquée!
rijkov
Tout ce qui vient de l’UMP est nauséabond.
Circulez, y a rien à voir au sein de ce parti crapuleux.