Dans Le Figaro, Maxime Tandonnet souligne que, malgré son succès, les 30% du FN ne lui permettront pas de l'emporter en 2017, puisqu'il ne dispose d'aucune réserve ni d'aucune alliance. Alors il s'en prend à la droite :
"[…] Mais le plus surprenant est la médiocrité du score global des Républicains et de ses alliés, l'absence de «vague bleue». Cette formation ne donne pas le sentiment, à l'issue de ce premier tour d'être en position d'assurer l'alternance en 2017, présidentielle et législative, malgré le contexte dramatique dans lequel se trouve la France. En dépit d'un pouvoir socialiste faisant l'objet d'un immense rejet, il ne donne aucun signe d'être en mesure d'en profiter. Ainsi, la droite modérée n'a pas réussi à convaincre l'électorat, laissant le Front national prendre l'ascendant. La dramatisation du vote, la dénonciation du danger moral que représente «l'extrême droite» n'a pas eu la portée espérée.
Cet échec et cette stagnation du mouvement républicain peut être une chance pour lui, à la condition d'ouvrir les yeux, d'être capable de regarder la vérité en face et d'accepter l'idée d'une profonde révolution culturelle. Il faut que la droite accepte le principe d'un renouvellement des hommes et des femmes. Le sentiment qu'elle donne aujourd'hui, à tort ou à raison, est d'être dans l'obsession de recaser des anciens, des visages bien connus, trop connus, qui incarnent le passé et non le renouveau. Les Français ont le sentiment que la politique est confisquée par une caste fermée arc-boutée à ses places et à ses privilèges. Il faut casser cette logique et faire émerger de nouveaux visages, des jeunes, nouveaux venus en politique, issus des forces vives du pays. La plupart des têtes de listes sont des revenants dont nul ne peut dire ce qui justifie leur recyclage permanent. Ensuite, le mouvement républicain et ses alliés souffrent d'un néant d'idées et de projets, un flou idéologique désastreux. Que veulent-ils sur l'Europe, les institutions, l'immigration, l'économie, la sécurité? Personne ne saurait le dire clairement. La bataille des chefs en vue de la primaire cause un effet effroyable dans l'opinion. Elle donne l'impression que le but est la conquête du pouvoir à des fins individuelles et non l'intérêt général. […]"