D'Olivier Bault dans Présent :
"Telle est la leçon du premier tour des élections municipales qui se sont déroulées dimanche de l’autre côté des Alpes, et c’est ce que répète aujourd’hui le président de la région de Ligurie. Giovanni Toti sait de quoi il parle puisque, candidat de Forza Italia (FI), le parti de centre droit de Berlusconi, il a lui-même été élu à son poste en 2015 avec le soutien de la Ligue du Nord, parti allié au FN français au Parlement européen.
Ainsi, à Milan et à Bologne où Forza Italia et Ligue du Nord soutenaient un candidat commun, celui-ci se qualifie pour le second tour. A Rome, par contre, où Forza Italia et l’alliance entre la Ligue du Nord (LN) et le parti national conservateur Fratelli d’Italia (FdI) soutenaient des candidats différents, c’est le candidat du Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi, de centre gauche, qui se qualifie de justesse, devant la candidate LN-FdI, face à Virginia Raggi, la candidate du Mouvement 5 étoiles (M5S), un parti eurosceptique progressiste, écologiste et immigrationniste créé en 2009. Virginia Raggi est arrivée première avec plus de 35 % des voix. A Turin aussi, les divisions de la droite se soldent par un échec : le deuxième tour se jouera entre les candidats PD et M5S.
Globalement, c’est malgré tout le PD du Premier ministre qui est le principal perdant de ces élections, même si les résultats définitifs ne seront connus qu’après le deuxième tour, qui aura lieu le 19 juin. Si les enjeux étaient surtout locaux, comme avait tenu à le souligner Matteo Renzi qui s’attendait au recul du PD, on peut s’étonner du poids que prend le parti « anti-système » immigrationniste M5S comme alternative aux partis traditionnels. […]"