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France : Politique en France

La droite ne doit plus être une version plus lente de la gauche

Propos de François-Xavier Bellamy, interrogé par Vincent Trémolet de Villers pour le FigaroVox :

"Le principal parti de droite, l'UMP est en congrès ce week-end. Il devrait changer de nom pour s'appeler les Républicains. Que vous inspire ce nom?

François-Xavier Bellamy: L'urgence, me semble-t-il, c'est de parler de la France… Je ne crois pas que ce soit en parlant de formes institutionnelles, qui en elles-mêmes ne garantissent rien, que l'on retrouvera l'élan dont notre politique a besoin. De toutes façons, ce nom n'est qu'un élément de communication ; le seul sujet devrait être celui du projet que cette formation choisira de porter. Cette polémique est symptomatique de la crise politique actuelle: quand une étiquette devient le sujet du débat, c'est qu'on a laissé l'essentiel pour l'accessoire. Au lieu d'être un outil au service de l'action, la communication est devenue le centre d'intérêt d'un univers politique vidé de tout contenu, coupé de la réalité des problèmes. Débattre du nom d'un parti, dans la situation actuelle de notre pays, c'est se passionner pour le morceau que doit jouer l'orchestre au moment où le Titanic coule.[…]

La droite est-elle toujours, selon vous, sous la domination intellectuelle de la gauche?

Malheureusement, la droite semble toujours incapable, aujourd'hui, de se définir autrement que comme une version plus lente de la gauche… Ce que le parti socialiste définit comme un «progrès», en dépit du bon sens et parfois même des plus grandes valeurs de la gauche, finit tôt ou tard par être accepté par la droite. De ce point de vue, l'enjeu des prochaines années est double. Il s'agit d'abord de savoir si les responsables politiques qui prétendent incarner une alternance seront capables de s'appuyer sur l'évolution significative du paysage intellectuel, et sur les nouvelles formes d'engagement qui sont nées ces dernières années à la faveur des débats très profonds qui ont traversé notre société. Et, second enjeu, s'ils sauront s'affranchir ensuite des interdits et des mimétismes qui, largement forgés par la gauche, pesaient jusque là sur le débat public. Il y a du chemin à faire…

Vous avez combattu la réforme du collège. A-t-elle selon vous fracturé le pays?

Le débat n'est pas terminé! Cette réforme a, au contraire, permis de réunir dans une opposition lucide et réfléchie des hommes et des femmes qui, jusque là, n'avaient jamais milité ensemble…[…] Ne laissons pas détourner notre éducation nationale par l'entêtement brutal de ce gouvernement, et l'idéologie de quelques experts qui nous ont conduit à l'échec actuel. L'opinion est majoritairement opposée à cette réforme ; mais puisque les sondages ne sont pas entendus, maintenant il faut venir le dire dans la rue!

La droite aussi est coupable de la déréliction de l'école?

A l'évidence… Sur la question de l'école, les politiques de droite comme de gauche sont dans une continuité parfaite ; en fait, la seule différence entre les deux camps consiste à supprimer ou à créer des postes d'enseignants. Mais le désintérêt total pour l'enseignement, la déconstruction de la transmission, l'appauvrissement des savoirs mesurés désormais à l'aune de leur utilité immédiate dans la vie professionnelle, la fascination pour les équipements numériques qui remplaceraient l'apprentissage et la mémoire, tout cela a caractérisé aussi bien cette majorité que la précédente. Il est vrai que l'influence de la gauche s'est singulièrement exprimée dans l'éducation nationale. Mais plutôt que de proposer une autre vision, la droite a préféré fermer les yeux ; plutôt que de transformer en profondeur la formation des enseignants, par exemple, elle l'a purement et simplement supprimée. C'est le signe qu'elle n'avait pas d'autre perspective à offrir. […]

Les attentats de janvier ont traumatisé la France et finalement divisé le pays. Que vous inspire cette atomisation?

Là aussi, c'est la pauvreté du débat public qui cristallise des oppositions. Nous aurions pu les éviter en suscitant des occasions de partager nos opinions, nos questions, nos inquiétudes ; mais le slogan «Je suis Charlie» a étouffé tout débat.[…]  Nous ne ferons pas l'économie d'un vrai débat, clair, consistant, exigeant, sur les conditions d'un renouveau de notre vie démocratique ; car la forme des institutions ne suffit pas à garantir la démocratie. Pour beaucoup de jeunes notamment, ces dernières années n'auront pas manqué d'occasions de prendre conscience de cela, à commencer par ce référendum détourné dont nous venons de marquer le triste anniversaire. Pour en revenir à ce nom des «républicains», disons qu'il ne suffit pas d'être en République pour pouvoir être encore vraiment membre et héritier de la res publica, de ce bien commun qui nous relie, et dont tant de Français aujourd'hui se sentent douloureusement dépossédés."

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15 commentaires

  1. François Xavier Bellamy vient à Pau le 1er juin pour une conférence.Je ne doute pas que l’amphi sera plein.
    Il y a un faisceau de penseurs, de “pseudo-intellectuels” pour reprendre l’expression de Bel Kacem, qui font des constats qui vont tous dans le même sens par rapport au changement de civilisation que veulent nous imposer les politiques, à commencer par Hollande et ses gouvernements, Taubira, Touraine, Bel Kacem, Valls, Peillon, etc.
    Hollande a eu tort dans son discours au Panthéon de dire que les Français étaient indifférents car c’est balayer la manif pour tous et ses millions de manifestants, les veilleurs, le nouveau parti Sens Commun, les catholiques qui osent proclamer qui ils sont et ne s’en font pas conter. Mais pour Hollande ceux qui ne pensent pas comme lui sont transparents ou n’existent pas ou sont d’ignobles Français.

  2. Une brillante analyse qui fait du bien. Fx Bellamy parvient à mettre des mots de façon claire, concise, et exhaustive sur les maux politiques dont notre pays souffre aujourd’hui.
    Et sur ce que tous perçoivent plus ou moins confusément.

  3. C’est effectivement le constat que fait également la nouvelle droite d’Alain de Benoist depuis le milieu des années 70 sur la soumission intellectuelle de la droite à la gauche. Le point positif est que cette analyse est désormais partagée par les jeunes penseurs cathos comme FX Bellamy ou Thibaud Collin…Mais les appareils partisans comme l’UMP n’ont toujours pas compris cette analyse.
    La droite c’est une gauche qui réfléchit plus lentement ce qui donne l’impression qu’elle est moins décadente que la gauche alors qu’on arrive au même endroit mais plus lentement.
    C’est pour cela que depuis 30 ans, dans un deuxième tour, j’ai toujours refusé de choisir entre l’UMP (ou le RPR/UDF avant) et le PS ce qui fait hurler les gens de droite mais ce qui est tout à fait compréhensible.
    Les débats sur le moindre mal ont toujours été biaisé (notamment en 2002 et 2007) car en fait la droite et la gauche, c’est le même mal…ce n’est pas le mal et le moindre mal c’est la différence entre le mal immédiat et le mal moins immédiat…mais c’est le même mal.

  4. Le problème n’est pas la “droite” ou la gauche, mais la franc-maçonnerie antichrétienne qui gangrène la société et le pays et qui est au service de l’étranger.

  5. Il ne manque qu’une chose essentielle, des guillemets autour de chaque occurrence du mot “droit”.
    Sauf à penser que ce qui n’est pas à gauche du PS est ipso-facto “à droite”.
    Clarifier ce qui est entendu par “droite” devient URGENT.

  6. Il ne faudrait plus jamais voter pour Sarkozy et tout ceux de l’UMP qui ont vendu la France au prix d’un déni absolu de démocratie via un référendum au résultat implacable, et ayant ratifié de force et en douce le Traité de Lisbonne, synonyme de perte de souveraineté totale.
    France réveille-toi, la maçonnerie te détruit et te vend au financier étranger apatride.

  7. FX Bellamy, et tous les intellectuels qui partagent, avec des tonalités différentes, cette analyse du déclin Français (d’E.Zemmour à A.Finkielkraut, etc…) le redisent sans cesse : il faut agir maintenant !
    Nous ne pouvons laisser une misérable clique ultra-minoritaire terroriser le bon peuple de France et lui injecter jour après jour une dose grandissante de traitements létaux : imposition confiscatoire des seuls salariés, destruction de la famille, criminalisation du conducteur automobile et élargissement des criminels, incitation à la débauche dès l’enfance, destruction de l’école, du Service Militaire, lutte acharnée contre les valeurs spirituelles fondatrices de la France et de l’Europe, etc…
    Pour agir, il faut s’engager personnellement, et accepter de céder un peu de notre confort d’aujourd’hui pour préserver notre survie de demain.
    Partout, des associations, des formations politiques, des mouvements de citoyens, des établissements scolaires, des paroisses… attendent votre engagement !
    On ne gagne pas un match en le regardant à la télévision, mais sur le terrain.

  8. Le nouvel et significatif élan du “renouveau” de la mère Patrie est entre les mains des Français
    L’avenir est entre leurs mains.
    Soit les Français votent pour le seul parti politique patriote qui affirme haut et fort ses objectifs , à savoir :renégociation de 4 traités européens,arrêt de l’immigration , préférence nationale, suppression du mariage homo, etc etc , donc le FN.
    Ou bien alors ils votent pour un parti politique qui a magistralement trahi la France en raison de la signature du traité de Lisbonne, je cite l’UMP.
    Quant au PS, n’en parlons même pas.
    Et puis Sarkozy le menteur et Juppé le Dhimmi, pour faire quoi,si ce n’est que perdre encore 5 années de plus.
    http://www.bvoltaire.fr/christopheservan/sarkozy-faire,104434
    http://www.bvoltaire.fr/nicolasbonnal/dix-raisons-pas-voter-juppe,100468

  9. les hommes politiques ont mis de oeillères, ils martèlent que nous sommes tous des républicains, encore guaino ce matin sur europe 1!
    ils sont des partisans et nos des observateurs du peuple et de l’état de la France!
    ce sont des révolutionnaires, peu leur importe les conséquences de leurs actes!
    de nombreux français partagent l’avis de FXB mais craignent les mesures à prendre pour remédier aux maux du mondialisme!
    ils se contentent d’un confort médiocre car ils n’ont pas la connaissance de la vie surnaturelle!
    La culpabilité de l’Eglise de France est terrible!

  10. La recherche n’est pas le bien ou le mal
    Pour le pays
    Sinon le référendum n’aurait pas été balayé
    Par une décision inacceptable ….
    L’important est leur fauteuil confortable ….

  11. NKM “Les Républicains c’est notre identité, c’est notre projet. La République est belle, elle est généreuse”
    Cela aurait être pu dit par Sarkozy, Valls, Juppé, Cambadélis, Besancenot, Phillipot…
    NKM, la force des convictions.

  12. Réponse à SD-vintage :
    Vous avez raison, ils auraient tous pu dire, comme NKM : “Les Républicains c’est notre identité, c’est notre projet. La République est belle, elle est généreuse”
    La république est généreuse, en effet, pour cette oligarchie qui continue à trahir la France en se distribuant des privilèges d’autant plus choquants que la France s’appauvrit, s’efface et se suicide et que les Français souffrent de plus en plus.
    “Il y a grande pitié au Royaume de France”.
    Ce sont les paroles de St Michel Archange à Ste Jeanne d’Arc alors que la France paraissait perdue. Mais la France, à l’époque, est revenue !
    Alors, aujourd’hui, est-elle perdue ?
    A nous d’agir : http://www.france-terre-esperance.com

  13. Il faut que la France cesse d’être un saucisson fait de tranches ( les partis) mais une Nation et un Roy, comme Dieu l’a voulu.

  14. Tous les Français veulent entendre parler de la France ; ils ont la nausée de la république. Ce n’est qu’en Monarchie française qu’on entend parler de la France… ou, à défaut, par l’héritier au Trône de France, Louis, duc d’Anjou, à Lorient, promis au sacre de Reims : http://www.vexilla-galliae.fr/royaute/communication-des-princes/1387-discours-de-louis-xx-a-lorient et hier à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan http://www.vexilla-galliae.fr/royaute/communication-des-princes/1382-discours-de-louis-xx-prononce-a-la-chambre-de-commerce-et-d-industrie-du-morbihan Comment peut-on être Français et républicain ? Il faut donc relever ses manches et le réclamer. « Si les Français m’appellent, je ne me déroberai pas. » (Louis XX) Qu’attendons-nous pour l’appeler quand on sait qu’impossible n’est pas français et qu’à Dieu, tout est possible ? Le problème de la France, c’est la république. Son salut, ce sera le Roi de France. Les Français veulent-ils sauver leur pays ?

  15. @dominique
    Puisque, comme le dit Monsieur Bellamy, “la droite est la version lente de la gauche”, il faut donc aussi nous en libérer sans oublier celle, “non” gouvernementale, dite extrême dans le jargon républicain.
    En clair, refuser tout soutien explicite ou implicite à la république, par exemple dans l’acceptation du vote au suffrage universel (à nuancer car les héros vivants sont bien plus utiles que les héros morts et si vous êtes dépendant de la république sur le plan professionnel ou alimentaire… ; il n’est pas interdit d’avoir du discernement dans l’action).
    Ceci étant, la disparition de la république pourrait survenir par implosion (pratiquement comme pour le Mur de Berlin – sans bain de sang- donc au mieux), ou à l’instar de la disparition de l’Empire romain à partir de l’Edit de Milan en 313 qui a levé les persécutions “légales” contre les chrétiens en posant de facto le premier jalon institutionnel de la chrétienté à venir.
    Jusque là, les chrétiens furent martyrisés !
    la vraie question : sommes-nous prêts à accepter les sacrifices -non sanglants à ce jour en France- du témoignage et de la transmission de la civilisation Française qui s’identifie aux promesses du baptême de Clovis, à la monarchie absolue (soumise à la loi naturelle et au décalogue), de droit divin ?
    Louis XX, fin de semaine dernière, était dans le Morbihan pour fêter la création de la ville de Lorient 300 ans plus tôt par son aïeul Louis XIV. Le prince ffirme ainsi la continuité dynastique de la France, la continuité revendiquée par sa personne des promesses du baptême de Clovis.
    Louis XX n’est prétendant à rien, il EST.
    Il EST le fils aîné de l’Eglise
    Nous sommes-nous déjà mis à son service ? et, ne sommes-nous pas inconsciemment un handicap (léger ou lourd) au règne du Christ-Roi de l’univers, si nous n’avons pas fait allégeance à Louis XX ?
    formation légitimiste :
    http://www.viveleroy.fr
    contact : [email protected]
    allegro
    (coordinateur des Cercles de Bretagne)
    Rédigé par : allegrovivace |

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