En début d’année, le ministre de l’Immigration Eric Besson avait comme objectif 29 000 expulsions. Afin de tenir ces objectifs, les forces de l’ordre ont procédé à une recrudescence des interpellations et reconduites à la frontière au cours des dernières semaines. Et il s’agit souvent de touristes ou d’étrangers qui ne faisaient que traverser la France.
Au poste frontière franco-espagnol du Biriatou ou
encore à la gare d’Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) sur l’axe
Paris-Madrid-Lisbonne, les interpellations d’étrangers en transit en
France sont de plus en plus nombreuses. C’est le cas également à
Vintimille ou à Menton (Alpes-Maritimes), à la frontière italienne. Ou
encore au poste frontière du Perthus (Pyrénées-Otientales), près de
Perpignan, où sept Marocains ont été placés en centre de rétention le
week-end dernier. Une accompagnatrice juridique témoigne :
"Il s’agissait de personnes venant de
Belgique et d’Italie, qui étaient dans des bus et qui avaient acheté
leur billet jusqu’au Maroc. C’est vraiment l’illustration la plus parfaite de la politique du chiffre :
arrêter et expulser des personnes qui, de toute façon, avaient
l’intention de rentrer chez elles et qui étaient en train de le faire. La préfecture les interpelle et les place en centre de rétention pour mettre une petite croix de plus dans leurs quotas".
Dans les Pyrénées-Atlantiques, le président de la Cimade, dénonce "le gaspillage financier".
Une trentaine de jours en rétention en moyenne, des audiences, des
avocats, trois policiers par personne et des billets d’avion : "entre 15.000 et 20.000 euros par rétention".
Jan-Pawel
C’est une honte ! Une hooooonnte !
Philippe
Les usages changent selon la période car, il y a quelques mois, des personnes passant la frontières sans aucun papiers et ne sachant pas parler français n’étaient pas interpellés. Un policier de la PAF (police aux frontières) s’était fait remettre à sa place par son supérieur pour avoir osé déranger ces voyageurs (qui n’avaient pas du tout l’air de touristes).