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La face cachée d’Ebola : les viols d’adolescentes

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"Il aura fallu attendre que l’année 2016 soit bien entamée pour apprendre qu’en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les grossesses adolescentes ont vu leur nombre décupler pendant l’épidémie d’Ebola, à cause d’une multiplication des viols générée par la propagation du virus.

Dans certaines régions de Sierra Leone, les grossesses adolescentes ont augmenté de 65% durant l’épidémie d’Ebola, selon une étude publiée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Reste que les données sont très difficiles à obtenir, notamment parce que les victimes sont rares à déclarer leur agression. Une autre étude, menée conjointement par l’Unicef et les ONG Plan International, Save the Children et World Vision, estime que le nombre de grossesses adolescentes a quasiment doublé dans les régions touchées par Ebola.[…]

Une recrudescence qui n’a rien d’une coïncidence. Les épidémies infectieuses augmentent souvent la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles face aux violences, qu’elles soient ou non sexuelles –la faute à l’agitation et à l’instabilité civile que les épidémies laissent dans leur sillage.[…]

Viol-monrovia(Affiche d’une campagne de sensibilisation sur le viol à Monrovia le 30 novembre 2009)

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest est un cas d’étude. Les quarantaines, les couvre-feux, les fermetures d’écoles –autant de mesures sanitaires destinées à endiguer la propagation de la maladie– ont aussi augmenté le risque, pour les femmes et les jeunes filles, d’être victimes de violences et de viols, affirme Marie Harding, qui travaille au centre médical Star of the Sea installé dans West Point, l’un des plus grands bidonvilles du Liberia et lieu d’une désastreuse quarantaine de vingt-et-un jours durant l’épidémie.

Au plus fort de l’épidémie, les matchs de football ont été annulés et les bars fermés. Les hommes qui, d’habitude, menaient leur vie sociale en extérieur allaient être assignés à résidence, avec femmes et enfants. D’où des poussées de violence et de viols dans les foyers mis en quarantaine. Selon une étude menée au Sierra Leone par l’ONG Save the Children auprès de 617 jeunes filles rapportant des agressions violentes et des viols, la plupart des victimes l’ont été en quarantaine.[…]

Un danger que le confinement sanitaire n’est pas seul à augmenter. Dans une étude menée par l’ONG Plan International au Liberia, des mères déclarent avoir eu peur pour les filles qui ne pouvaient pas aller à l’école et qui devaient subvenir aux besoins de leur famille. Avec la faim, certaines ont échangé du sexe contre de la nourriture. Un phénomène d’autant plus saillant chez les orphelines d’Ebola, qui allaient devoir survivre par leurs propres moyens. Dans l’étude de Save the Children, 10% des enfants interrogés –dont beaucoup ont perdu au moins un parent à cause du virus– déclarent que les filles qui avaient perdu leurs proches à cause d’Ebola ont été obligées de se prostituer pour se nourrir et se loger."[…]

Les conséquences commencent seulement à apparaître, et elles sont graves car dans certains pays comme le Libéria, une adolescente enceinte n'a pas le droit d'aller à l'école, ce qui la relègue d'emblée dans la marginalité, puisqu'elle devra accepter n'importe quel travail très mal rémunéré pour vivre. Cette grande pauvreté handicape déjà l'avenir de son enfant.

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