Ingrid d’Ussel, mariée et mère de six enfants, après avoir écrit S’il te plaît Maman, emmène-moi me confesser et Humanae Vitae questionnée par Proust, vient de publier un ouvrage consacré à la question de la vocation religieuse. Préfacé par le cardinal Stanislas Dziwisz, l’ouvrage prend l’exemple du jeune Karol Wojtyla, qui a baigné dans un univers religieux, à tel point que Jean-Paul II dira que son foyer a été son premier séminaire. C’est ce que veut montrer l’auteur en délivrant de nombreux conseils aux familles en matière d’éveil vocationnel, mais aussi à destination des paroisses et des diocèses. Nos prêtres ont une famille qui les a fait croître, elle fut leur première matrice et l’enjeu familial est donc puissant si nous voulons des futurs prêtres au cœur brûlant d’amour pour Dieu. L’auteur pose notamment cette question pertinente :
Normalement, le concile Vatican II “assure aux parents dans la culture des vocations la collaboration des petits séminaires”. Je pose donc la question : où sont actuellement en France les petits séminaires ? Dans les témoignages de prêtres recueillis en amont de ce livre, certains ont pu écrire que cela leur avait manqué.
Et cette autre remarque sur un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître :
Il fut un temps où les évêques faisaient la tournée de leur diocèse paroisse par paroisse, sans arrêt, et tout enfant qui avait été baptisé depuis sa dernière visite lui était présenté et il procédait ainsi à la confirmation. De ce fait, les évêques connaissaient bien toutes leurs ouailles, contrairement à aujourd’hui, et surtout, surtout, toutes leurs ouailles avaient toutes leurs ouïes (spirituelles, auditives et caritatives) ouvertes à l’Esprit Saint.
Ou encore :
L’enjeu est là : pour que nos jeunes aiment l’Eglise, il va falloir justement sortir de cet esprit gestionnaire et recouvrer l’esprit missionnaire : qui voudrait entrer au service d’un château qui s’écroule ? Qui donnerait sa vie pour entrer dans une espèce de moule recroquevillé sur lui-même : redevenir des missionnaires, c’est aimer l’Eglise ! On a, à tort, moqué les évangiles,gélisations de rues, on a, à tort, accusé de prosélytisme ceux qui témoignaient, on a, à tort, forcé à l’enfouissement : quel jeune donnerait sa vie pour quelqu’un en devant s’en cacher ?
L’auteur ne va pas jusque là, mais nous pouvons ajouter à sa suite : Qui a envie d’entrer dans un diocèse dont l’évêque fait la chasse à la soutane, ou dans tel autre où la messe traditionnelle est proscrite, ou l’une des principales activités est de trouver le moyen d’expulser une fraternité non diocésaine ?…