Le vicaire général du diocèse aux armées, Mgr Robert Poinard, réagit à la dénaturation du mariage :
"[L]le projet de loi qui modifierait la
notion de mariage républicain transformerait complètement l’article 143
du code civil, lequel définit cette union ainsi : « Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ». Le législateur ajouterait « ou de même sexe » puis tous les autres articles concernant le mariage seraient rendus asexués. Il est évident
que la nature même du « mariage » civil en serait profondément
transformée et se distinguerait radicalement de la notion de mariage
judéo-chrétien dont les fondements sont bibliques. Quand on parlera de
mariage il faudra bien savoir de quoi l’on parle et déjà certains
juristes chrétiens suggèrent que l’Eglise change la dénomination de ce
sacrement puisque le mot mariage est hérité du droit romain tandis que
la Bible parle d’alliance ou d’union et jamais de matrimonium, terme qui a donné le mot mariage. Le comble d’ailleurs puisque la notion matrimoniale (de mater,
la mère) implique essentiellement une femme : l’épouse, la mère… qui
disparaît totalement dans un mariage entre hommes, à moins d’avoir
recours à une mère porteuse. Mais là, on joue avec le feu.Plusieurs
choses me gênent et essentiellement comme juriste : la démocratie est le
gouvernement d’une majorité qui l’a légalement emporté, lors
d’élections libres, sur une minorité. Certes les minorités doivent être
protégées par la Loi. Mais la notion républicaine dont on nous rebat les
oreilles implique que la majorité prend d’abord en compte la notion
d’intérêt général (ce que l’Eglise appelle le bien commun). Seules les
régimes totalitaires sont le gouvernement d’une minorité sur la
majorité. Or, que je sache, nos sociétés humaines ne sont pas formées en
majorité de personnes qui renient leur hétérosexualité. Et c’est bien
en leur nom qu’on gouverne, que se fait le consensus démocratique autour
de l’intérêt de la majorité.On m’objectera
les droits des minorités. Loin de moi l’idée de les oppresser ou de les
discriminer : je suis tout à fait d’accord pour que le législateur
trouve des solutions adaptées à la situation des minorités ! Encore ne
faudrait-il pas brandir la discrimination en pensant uniformisation. Je
ne me sens pas discriminé de ne pas être blond aux yeux bleus, de ne pas
être né monégasque, de n’avoir pas un Q.I. exceptionnel ou de ne pas
être archevêque sous les tropiques. Chacun reçoit sa condition et
apprend à vivre sa différence face à autrui du mieux qu’il peut sans
forcément tenir mordicus à copier des modèles inaccessibles.
Comme prêtre je connais quelques homosexuels heureux et qui non
seulement ne revendiquent pas le mariage mais trouvent l’idée aberrante.
On devrait relire sur le sujet quelques fables de La Fontaine. […][C]eux qui
militent pour le mariage veulent absolument copier en tout point le
modèle familial. Ceci est paradoxal quand la génération précédente
crachait sur le mariage et le vomissait comme modèle bourgeois oppressif
et liberticide. Je me souviens de mai 68 et de cette boutade de
l’époque de ma vie estudiantine : « de nos jours plus personne ne songe à se marier sauf peut-être quelques prêtres ». Actuellement,
on pourrait presque – en voyant le nombre massif de PACS face au petit
nombre de mariages – parodier cette plaisanterie en disant «
aujourd’hui seuls les homosexuels songent à se marier et peut-être
quelques vieux réactionnaires qu’on appelle catholiques… »Ainsi quatre
simples mots rajoutés dans l’article 143 du code civil vont profondément
bouleverser non seulement la notion de mariage, de maternité et de
paternité, mais comme une gigantesque réaction en chaîne totalement
incontrôlable, vont faire éclater de l’intérieur la notion de famille
avec toutes les conséquences que cela va entraîner. Et une fois mise en
route cette réforme du code civil ne pourra plus faire marche arrière.
Faire éclater la famille, dites-vous, mais au fond l’héritage de mai 68
n’est sans doute pas si loin, avec d’autres moyens : impossible à
détruire de l’extérieur, la famille noyautée de l’intérieur éclatera
d’elle-même…Je ne peux
m’empêcher de mettre cela en parallèle avec les organismes génétiquement
modifiés dont on s’aperçoit après seulement quelques années qu’ils sont
dangereux pour la santé maintenant qu’ils sont dispersés dans la nature
et qu’on ne sait pas quelles conséquences cela aura dans le futur sur
la nature et sur l’être humain.L’étonnant dans
tout ça c’est que, devant un choix crucial de société dont les enjeux
sont infiniment graves pour l’avenir de la société, le sujet est traite
pratiquement à la sauvette, avec une apparence de légèreté. Où sont
passés penseurs et philosophes (je pense à la révolution anthropologique
que cela va créer) ? Quand la réflexion s’écrase devant l’idéologie et
la pression médiatique, la démocratie – la vraie – est malade."
Bilboa
Je vais finasser mais intérêt général et bien commun ne se confondent pas nécessairement.
Denis Merlin
Désolé, mais les OGM ne sont pas dangereux pour la santé. La nouvelle était un hoax.