Mgr Bagnard, évêque d'Ars, publie un texte sur les élections, dont voici un extrait :
"Le point le plus crucial est celui de l’avenir de la famille. L’assise d’une société repose sur le socle familial. Cette vérité a traversé les siècles ! On en trouve un écho sous la plume de l’archevêque maronite de Damas, Mgr Samir Nassar. On sait quels combats sanglants se déroulent là-bas, en Syrie, contre les populations civiles sans défense. Il écrit dans une lettre toute récente :
« Dans cette grande tourmente, les sinistrés de cette crise n’ont trouvé refuge que dans la famille… la famille s’avère sans doute comme la seule bouée de sauvetage, un lieu de vie et d’accueil qui soigne, protège, console, partage et défend avec amour et affection, dans une merveilleuse solidarité… Cette cellule de base absorbe les chocs et vers elle reviennent les déplacés, les blessés, les chômeurs… La famille-rempart, dans ce vide chaotique, assure la survie d’une société. (…) Quelle grâce de pouvoir s’appuyer, dans ce calvaire, sur une famille fragilisée, certes, mais qui reste unie, soudée, solidaire, pieuse et croyante. »
Dans notre pays, la famille subit des assauts qui ne viennent pas des armes, mais de théories et de pratiques qui en sapent les fondements. Le vocabulaire lui-même fait complètement illusion. On prend l’habitude de désigner par « couple » le compagnonnage de deux hommes ou de deux femmes ! On appelle « famille » une composante sociale où la différence homme-femme a disparu ! La théorie du « gender » fait de l’identité sexuée une simple convention culturelle ; le PACS a remis en pratique la répudiation. Chaque conjoint est ainsi à la merci des moindres incidents de la vie quotidienne.
Dans cet assaut contre la cellule familiale, ce sont les enfants qui subissent de plein fouet l’égoïsme des adultes, un égoïsme lui-même entériné par la loi. Ils ne savent plus très bien qui est leur père, promenés qu’ils sont entre le père biologique, plus ou moins identifié, le père adoptif, plus ou moins présent, le père éducatif, plus ou moins responsable, avec parfois à proximité un nouveau compagnon de la maman ! Comment l’enfant peut-il trouver un équilibre affectif et humain dans un contexte si perturbé ?
Les Évêques rappellent que la famille est « fondatrice et structurante de tout le devenir humain ». « Fondée sur l’union durable de l’homme et de la femme, elle doit être aidée économiquement et défendue socialement. » Il y va de la stabilité de la société d’aujourd’hui et de demain. Que disent les programmes sur ces questions fondamentales ? Chacun doit s’interroger !"