L’association Renaissance
catholique vient de publier les actes de son université de l’été 2011,
intitulés L’Ordre immoral, avec des textes qui rejoignent la sombre actualité
de ces derniers mois (dénaturation du mariage, recherche destructrice de
l’embryon humain, avortement…). Dans l’un des textes, intitulé « Devoir de
mémoire et diffamation de l’histoire nationale », l’historien Philippe
Conrad appelle à ne pas désespérer, deux années avant la formidable
mobilisation de millions de Français déterminés à défendre les principes de la
loi naturelle :
« Nous
vivons dans un monde marqué par d’énormes turbulences. Nous arrivons au bout
d’un cycle d’un demi-millénaire qui a vu l’Europe réaliser la découverte du
monde et s’imposer comme puissance dominante. A la suite la monstrueuse guerre
civile dans laquelle elle a été plongée de 1914 à 1945, l’Europe a perdu cette
hégémonie planétaire. Tout bouge aujourd’hui très vite, mais les nations ne
réagissent pas toutes de la même manière.La Chine, qui
était entrée en hibernation dans les années 1840, en est sortie en 1978. […] De
la même manière, on voit se manifester en Russie, après le monstrueux XXe
siècle, une volonté très claire de renouer avec les traditions de la Sainte
Russie. Nous vivons effectivement Le Renversement du monde, selon le titre de
l’essai d’Hervé Juvin en 2010, une phase qui se caractérise par l’échec du
cycle universaliste, individualiste et hédoniste initié par la philosophie des
Lumières.Cet échec a
été marqué par les grands massacres du XXe siècle. La perspective de la fin du
cycle de prédominance occidentale peut permettre à l’Europe, dans un monde en
crise, de renouer avec ses fondamentaux et de se réapproprier son identité […].L’avenir n’est
écrit nulle part. L’imprévu et la surprise sont la loi en Histoire. Nous savons
que l’Histoire est faite par des minorités convaincues, conscientes et
volontaires, qui sont le levain dans la pâte et permettent à la situation de
changer. »