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Pays : Angleterre

La fin du Parti conservateur britannique, fondé en 1834, est sérieusement envisagée

La fin du Parti conservateur britannique, fondé en 1834, est sérieusement envisagée

D’Olivier Bault dans Présent :

Des élections locales se déroulaient jeudi dernier en Angleterre et en Irlande du Nord. En Angleterre, où s’affrontaient le Parti conservateur (tories), le Parti travailliste (Labour) et les Libéraux-démocrates (Lib-Dems), on s’attendait à un fort recul des « conservateurs » et à une avancée des travaillistes sur fond de promesse de Brexit non tenue. Finalement, la déroute des tories a largement dépassé les sondages les plus pessimistes mais le Labour, que les électeurs rendent visiblement coresponsable de la trahison des électeurs organisée par les élites, a reculé lui aussi. Sur 248 conseils locaux concernés par ces élections, le parti de Theresa May perd 1 330 conseillers et contrôle désormais 45 conseils de moins. De son côté, le parti de Jeremy Corbyn perd 84 conseillers et six conseils locaux, tandis que le parti centriste des Lib-Dems a 704 conseillers de plus et contrôle quatre conseils locaux supplémentaires. Une forte avancée des indépendants et des Verts a également caractérisé ces élections en Angleterre.

A première vue, on pourrait penser que les électeurs anglais ont envoyé un signal fort contre le Brexit, puisque les Libéraux-démocrates se prononcent en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne et que l’UKIP, l’ancien parti de Nigel Farage, a lui aussi reculé avec 145 conseillers locaux en moins. Les apparences sont toutefois trompeuses. Tout d’abord, les Libéraux-démocrates partaient de très bas après un très mauvais résultat en 2015 et l’UKIP présentait moins de candidats qu’il y a quatre ans. Ensuite, le nouveau Brexit Party de Nigel Farage ne participait pas à ces élections locales, préférant se concentrer sur les prochaines élections européennes. Or, selon la plupart des sondages, ce Brexit Party pourrait bien arriver premier avec 25-30 % des voix, devant les travaillistes et très largement devant les « conservateurs » dont il devrait récupérer une bonne partie des électeurs.

Les négociations menées par Theresa May avec Jeremy Corbyn en vue d’un faux Brexit avec maintien du Royaume-Uni dans l’union douanière, ainsi que les bruits courant dans les médias britanniques comme quoi le Premier ministre envisagerait un deuxième référendum en cas d’échec de ces négociations, risquent fort d’accentuer la déroute des tories aux élections européennes et de favoriser un piètre résultat du Labour. Pour Nigel Farage, un accord entre Theresa May et Jeremy Corbyn serait une coalition « contre le peuple ». Le député européen et ancien leader de l’UKIP a prévenu que, si un tel accord est passé, il présentera des candidats dans toutes les circonscriptions aux prochaines élections législatives afin de « casser le système bipartite ».

La fin du Parti conservateur britannique, fondé en 1834, est sérieusement envisagée par la presse outre-Manche. Les voix se multiplient au sein du Parti conservateur lui-même pour une démission de Theresa May avant qu’il ne soit trop tard pour sauver le parti.

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