Jeanne Smits a traduit l'entretien qu'a donné Myriam Ibrahim, la jeune femme qui a échappé à une sentence de mort au Soudan où elle avait été condamnée pour apostasie et adultère. Extrait :
"Il n’a fallu que six semaines pour qu’on vous déclare coupable d’apostasie et d’adultère. Vous ont-ils donné la possibilité de renoncer à votre foi chrétienne?
On m’a donné trois jours. En outre, des personnes de l’association des savants de l’islam sont venues me voir dans ma cellule. C’étaient des imams qui m’ont récité des sourates du Coran. Je faisais face à des pressions énormes.
Mais vous avez refusé. Vous étiez enceinte, vous aviez un petit garçon d’un an qui était avec vous dans la cellule de prison : n’a-t-il pas été très difficile de rester fidèle à votre foi ?
J’avais pour moi la confiance en Dieu : la foi était ma seule arme au cours de ces confrontations avec les imams, car c’est ce que je crois…
Pourquoi n’avez-vous pas tout simplement dit ce qu’ils avaient envie d’entendre, pour sauver votre vie ?
Si je l’avais fait, cela aurait été la même chose que de tout abandonner. Cela n’est pas possible parce que ce n’est pas vrai. C’est mon droit de suivre la religion de mon choix. Je ne suis pas la seule à avoir souffert d’une telle situation : il y a beaucoup de Myriam au Soudan et à travers le monde. Il n’y a pas que moi, je ne suis pas la seule.
Pensiez-vous qu’ils vous tueraient ?
La foi, c’est la vie. Si vous n’avez pas la foi, vous n’êtes pas vivant."